Alternext a retrouvé son rôle

Le contraste est frappant. Loin des 3,3 % de recul du CAC 40, les petites et moyennes valeurs se sont particulièrement bien comportées en 2010. Alors que l'indice Small 90 a affiché un gain de 10 % l'an passé, le Mid and Small 190 a, dans le même temps, grimpé de 18 %. De toute évidence, l'appétit des investisseurs pour les petites et moyennes entreprises est bel et bien réel. Cela malgré la montée du risque souverain et ses conséquences néfastes sur les marchés.Plus que ces performances, c'est le nombre des introductions (IPO) sur Alternext l'an dernier qui illustre cet engouement. En tout, 37 opérations ont été dénombrées en 2010. À ce niveau, les IPO sont encore loin des 51 totalisées en 2006 et des 44 de 2007. Mais ce chiffre s'avère nettement supérieur aux deux seules introductions réalisées sur Alternext en 2009 ! Cette reprise des opérations reste toutefois à relativiser sachant que sur ce total, 24 opérations (soit 65 %) tiennent à des transferts en provenance d'Euronext et du Marché Libre. Pour Yannick Petit, président d'Allegra Finance, ce revirement de tendance s'explique par le fait que « beaucoup d'entreprises n'y sont pas allées en 2009. Et d'ajouter : « nous avons assisté à un phénomène de déstockage dans les rangs des entreprises qui patientaient depuis un an ». Coup de freinAvec un total de 110 millions levés l'an dernier - soit près de 75 % de moins qu'en 2006 mais trois fois plus que le cumul des deux années précédentes - Alternext est redevenu une source de financement privilégiée par les petites entreprises. Les levées de fonds ont, le plus souvent (8 fois sur 17) été réalisées par le biais de placements privés via des cotations directes. Le solde se répartit entre, d'un côté, les offres publiques (5), options retenues par Merci +, Neovacs, Deinove, Custom solutions et Carmat, et de l'autre, les opérations de transferts (4). « Les offres publiques ne sont pas adaptées aux conditions trop volatiles de marché, comme ce fut le cas l'an dernier, explique Yannick Petit. Quitte à réviser à la baisse le prix de l'offre ou la taille de l'opération, les entreprises ont préféré s'adresser directement aux investisseurs privés ».Mais alors que la plupart des opérations ont été réalisées sur la première partie de 2010, le coup de frein enregistré sur la deuxième partie de l'année ne laisse pas pour autant augurer de la poursuite du phénomène en 2011. « L'assainissement des bilans, le redressement des résultats et par ailleurs des conditions de marché plus stables, dynamiques et alimentées par l'arrivée de liquidités devraient créer un courant acheteur » présage le patron d'Allegra Finance pour 2011.
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