Le Brésil veut enrayer la hausse du real

En digne héritière de Lula, Dilma Roussef, à peine arrivée au pouvoir, donne déjà des gages aux marchés financiers. En élevant le problème de l'inflation mais aussi celui des difficultés du secteur exportateur face à l'appréciation du real au rang de priorités, la nouvelle présidente brésilienne a en effet tenu le discours que les investisseurs attendaient. « L'ensemble de ses propos a été bien perçu », explique par exemple un analyste de Futura Corretora, un broker local. L'indice Bovespa de la Bourse de Sao Paolo - qui se traite à 12,9 fois les bénéfices estimés - a d'ailleurs pris plus de 1 % en deux jours. Les investisseurs spéculent également sur la mise en oeuvre de nouvelles mesures visant à calmer la hausse du real. Guido Mantega, le ministre des finances brésilien, devait d'ailleurs tenir une conférence de presse dans l'après-midi. « La présidente Dilma Roussef ne va pas rester passive face à l'appréciation du real », avait indiqué la veille le ministre du commerce, Fernando Pimentel, alors que le real touchait lundi le seuil de 1,6435 face au dollar, un plus haut depuis septembre 2008. Mardi, la monnaie brésilienne a pour la première fois en trois semaines amorcé un repli, de 0,6 % environ. Un mouvement qui pourrait se poursuivre si l'on en croit le consensus des analystes. Selon Bloomberg, le real pourrait être l'une des cinq monnaies émergentes amenées à s'affaiblir cette année. Ce repli pourrait être de l'ordre de 3,1 % après une appréciation de 39 % depuis 2009 (dont 4,5 % en 2010). Et ce, en dépit d'une hausse des taux attendue, de l'ordre de 50 points de base selon le consensus, à l'occasion de la prochaine réunion de la banque centrale les 18 et 19 janvier prochain. Dilma Roussef s'est d'ailleurs également montrée préoccupée par la forte hausse du real face au yuan, de l'ordre de 38% depuis 2008. La présidente a insisté sur sa volonté de « faire du yuan » un des point clé de sa future discussion avec la Chine lors du sommet des BRIC d'avril prochain. L'excédent commercial du Brésil a baissé de 20 % à 20,3 milliards de dollars l'an dernier, selon le ministre du commerce. Le déficit du compte courant devrait atteindre 64 milliards de dollars cette année, contre 49 milliards en 2010. Marjorie Bertouille
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