En pleine tempête, Toyota affirme que le rappel de millions de véhicules à cause de pédales d'accélérateur défectueuses va lui coûter jusqu'à 1,4 milliard d'euros. Et encore ce montant n'inclut-il pas les frais occasionnés par un éventuel rappel des Prius hybrides, 124 signalements pour défauts de freinage ayant été répertoriés à ce jour aux Etats-Unis où une enquête est ouverte, dont 4 accidents. Mais, malgré cette crise sans précédent, le premier constructeur automobile mondial, qui jouit toujours d'un trésor de guerre exceptionnel, a relevé ses prévisions financières pour l'exercice 2009-2010 (clos fin mars).relèvement des objectifsLa firme s'attend désormais à un bénéfice net de 80 milliards de yens (610 millions d'euros), alors qu'elle tablait auparavant sur une lourde perte de 200 milliards (1,5 milliard d'euros) ! Elle vise désormais 7,18 millions de véhicules sur l'année, au lieu de 7,03 millions précédemment. Ces dernières estimations sont toutefois à relativiser. Elles ne tiennent pas compte, en effet, de l'éventuel impact négatif sur les ventes des problèmes de la Prius hybride. Le relèvement des objectifs s'explique, selon Toyota, par la hausse significative des volumes vendus durant la période d'octobre à fin décembre 2009 (+ 12,7 %, à 2,07 millions de véhicules) et par des réductions de coûts. Ce troisième trimestre de l'exercice en cours s'est soldé par un bénéfice d'exploitation de 189 milliards de yens (1,5 milliard d'euros). Il s'agit du meilleur résultat opérationnel de Toyota en six trimestres.Les analystes ne sont pas très convaincus par l'optimisme de Toyota. Ils estiment notamment que le constructeur va perdre des parts de marché. En Bourse, l'action Toyota a d'ailleurs cédé 3,5 % jeudi et 23 % ces deux dernières semaines, faisant partir en fumée 22 milliards d'euros de capitalisation boursière. A.-G. V.

latribune.fr

04 Févr 2010, 23:46

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