Lafarge pourrait se renforcer au Brésil

Monter en puissance dans les marchés émergents, Bruno Lafont, PDG de Lafarge, en a fait un axe majeur de sa stratégie depuis quatre ans. L'achat, pour 8,8 milliards d'euros, du cimentier égyptien Orascom fin 2007 avait constitué un grand pas dans ce sens. Lafarge pourrait à présent, à la faveur d'un accord de bien moindre envergure, améliorer ses positions au Brésil, un pays stratégique, où la demande de ciment croît de 5 % à 6 % par an. Le cimentier français a en effet annoncé mercredi soir la cession au leader brésilien du ciment Votorantim de ses 17,28 % dans le cimentier portugais Cimpor, qui est la cible d'une OPA d'un autre brésilien CSN (« La Tribune » du 1er février). En contrepartie, Lafarge recevra soit « quatre cimenteries brésiliennes de Votorantim, ce qui portera son dispositif total sur ce marché prometteur à dix usines, soit un paiement en numéraire », précise Jean-Christophe Lefèvre-Moulenq, analyste au CM-CIC. « Nous pourrions nous hisser de la position de numéro six au Brésil aux trois premiers rangs et avoir une meilleure diversification géographique dans ce pays continent où le besoin de construction est important », indique à « La Tribune » Bruno Lafont.coupe du monde 2014« Le Brésil sera un des pays les plus porteurs en 2010-2011 avec 6 % de croissance des volumes. Il offre des perspectives de développement intéressantes en raison de ses besoins structurels et des développements d'infrastructures nécessaires à l'organisation de la Coupe du monde de football en 2014 », renchérit Virginie Rousseau, analyste financier chez Oddo, qui a relevé sa recommandation sur le titre Lafarge à l'achat.Si Lafarge est payé en cash, il pourra en profiter pour réduire sa dette, qui atteignait 14,6 milliards d'euros au troisième trimestre 2009, sachant que le groupe estime à 720 millions d'euros la valorisation de sa participation dans Cimpor.Quelle que soit l'issue de l'opération, Lafarge transformera donc une participation dormante qu'il souhaitait céder de longue date en une participation gagnante. « Avec des actifs, on acquiert des ventes, de l'Ebitda, du cash-flow et pas de dette », relève Bruno Lafont.Sophie Sanchez
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