Les pétroliers français dénoncent le trop-plein de taxes sur l'essence

Nous tenons à prévenir le consommateur de l'empilement des nouvelles taxes qui se profilent », lance Jean-Louis Schilansky, président de l'Union française des industries pétrolières (Ufip). En l'état actuel des projets gouvernementaux, les certificats d'économie d'énergie qui vont dorénavant s'appliquer aux carburants ainsi que la taxe carbone entraîneront des augmentations du prix à la pompe, respectivement de 2 et 5 centimes d'euro par litre de carburant, selon les calculs de l'Ufip. Ce qui porterait à 66 % et 60 % respectivement la part des taxes dans le prix de vente du super et du gazole.Si le principe et le montant de la taxe carbone, lui, semble arrêté, l'Ufip veut croire qu'il reste une marge de manoeuvre pour changer les modalités des certificats d'économie d'énergie, fixés dans la loi Grenelle 2, en discussion au Parlement. « Nous espérons convaincre les pouvoirs publics de baisser de 144 à 50 térawattheures l'objectif global d'économies fixé sur trois ans, ce qui permettrait de diminuer de 2 à 0,50 centime son impact sur le prix du litre de carburant », explique Jean-Louis Schilansky.Soulignant que la marge brute de raffinage en Europe est tombée à 15 euros par tonne en moyenne en 2009, contre 23 euros pour la période 1995-2008, le syndicat professionnel s'insurge contre toutes les nouvelles réglementations qui vont venir « encore pénaliser » l'industrie française. En premier lieu, la taxe carbone sur les produits raffinés, estimée à 3,70 euros par litre de brut, qui va s'ajouter aux coûts du système de quotas des émissions de CO2, auquel est soumis le raffinage, et que l'Ufip chiffre à 2 euros par tonne. Sans compter les nouvelles obligations françaises en cours d'application, liées à la modernisation des installations industrielles et aux risques technologiques, dont l'impact sera de 2,50 euros par tonne, selon l'Ufip.« Compte tenu des difficultés actuelles du raffinage, nous demandons aux pouvoirs publics un peu de flexibilité dans la mise en oeuvre de ces mesures », déclare Jean-Louis Schilansky. Un discours qui fait écho aux interrogations de Total sur une fermeture de sa raffinerie des Flandres, près de Dunkerque.Enfin, si les ventes de carburant se sont stabilisées en 2009, après le déclin inédit enregistré en 2008 par le gazole, le bilan 2009 du dernier-né E10, contenant 10 % d'éthanol, reste très en deçà des objectifs fixés par la profession. Représentant 6,3 % des ventes de super l'an dernier, ce carburant n'était disponible que dans 16 % des stations-service (2.058), loin des 75 % promis par les pétroliers il y a un an.
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