Vente-privée poursuit sa course folle

Jeff Bezos ? Connais pas. Jacques-Antoine Granjon, PDG et cofondateur de Vente-privée.com, jure ne « jamais avoir rencontr頻 le patron du site américain Amazon. Pourtant, des rumeurs ont récemment couru sur l'intérêt du leader mondial de l'e-commerce pour ce site fondé en 2003 et détenu à 80 % par ses sept fondateurs et à 20 % par le fonds américain Summit Capital. « Mais ce serait normal qu'Amazon nous regarde », admet Jacques-Antoine Granjon.9,7 millions de membresDe fait, Vente-privée est une bête curieuse. Il ne connaît pas la crise. Son chiffre d'affaires a bondi de 33 % en 2009, à 680 millions d'euros. Mieux, en France, ses ventes ont progressé de 28 %, alors que le marché de la mode vendue en ligne (60 % de son activité) gagnait 13 %, selon les chiffres 2009 de la Fédération de l'e-commerce et de la vente à distance. De plus, alors que tout le monde s'interroge sur la rentabilité des Brandalley, Sarenza et autres stars montantes de l'e-commerce, le site dégage une très coquette marge nette, « proche des 7 % », selon Jacques-Antoine Granjon. Et ce, grâce à une formule zéro stock : le site aux 9,7 millions de membres achète aux marques les marchandises après les avoir vendues en ligne à prix cassés. Pour chaque vente, il touche une commission de 30 %. Enfin, et toujours à contre-courant de ses confrères de l'e-commerce français, le site dit n'avoir besoin ni de la Bourse, ni de nouveaux partenaires financiers pour poursuivre sa mondialisation. « Nous disposons de 150 millions d'euros de trésorerie », précise Jacques-Antoine Granjon.En solo donc, le site, qui emploie 1.200 personnes et compte en embaucher 300 en 2010, poursuit ses développements. D'abord en investissant davantage dans de nouveaux secteurs, dont le tourisme. Les 14.000 nuits d'hôtel chez Eurodisney écoulées en deux jours de temps, l'an dernier, l'y incitent. Parallèlement, le site croit à l'e-commerce. En mai, il lancera une application iPhone pour que ses détenteurs achètent sur Vente-privée depuis leur mobile. Enfin, l'internationalisation est toujours de rigueur. Le site tire 15 % de l'activité de ses filiales ouvertes en Espagne, Allemagne, Grande-Bretagne et Italie.« 2010 sera une année de consolidation », prévient toutefois Jacques-Antoine Granjon. Vente-privée table sur 25 % de croissance, pour atteindre 850 millions d'euros de chiffre d'affaires. « En France, les ventes devraient croître de 15 %. Soit 75 millions d'euros de plus », calcule Xavier Court, directeur marketing. Et quel distributeur peut aujourd'hui en prévoir autant ? Juliette Garnie
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