La promotion immobilière vit sous perfusion. Le secteur a dû son salut en 2009 aux mesures d'urgence prises par les parlementaires et le gouvernement, qui visaient en fait à soutenir l'emploi dans le bâtiment ? la construction d'un logement neuf générant près de 300 à 500 heures de travail.Alors que la crise pouvait laisser craindre une « annus horribilis », les ventes des promoteurs sont passées de 79.400 en 2008 à 100.000 à 105.000 en 2009. Ainsi, 65.000 logements ont été réservés par des particuliers bénéficiant de déductions fiscales pour l'investissement locatif, principalement du « Scellier ». Mais seuls 35.000 particuliers ont acheté dans le neuf pour se loger, le plus bas niveau depuis quinze ans, en dépit du doublement du prêt à taux zéro (PTZ). « On a évité le pire mais on ne satisfait pas aux besoins (de logements) », note Marc Pigeon, président de la Fédération des promoteurs constructeurs.L'année 2010 ne s'annonce, selon lui, pas meilleure pour la promotion privée, qui pourrait passer sous les 100.000 ventes. Si les investisseurs devraient être au rendez-vous, l'accession à la propriété risque à nouveau de se réduire : le doublement du PTZ prendra fin en juin, les taux d'intérêt pourraient remonter au second semestre et le marché de l'achat-revente n'a pas redémarré.Le défi pour les promoteurs va être clairement de faire revenir les accédants à la propriété pour que leurs ventes soient plus équilibrées. Or il faut aujourd'hui en moyenne 9,2 années de Smic pour acheter un appartement de 50 mètres carrés, contre 6,8 années en 1999. En outre, les nouveaux logements neufs basse consommation, qui vont devenir la norme, seront plus onéreux (+ 12 % en moyenne), au moins durant une période transitoire. En revanche, le pass-foncier permet de réduire sensiblement le coût d'une acquisition, à raison de 38 euros par jour (contre 51 euros sans pass-foncier) pour un logement neuf de 305.000 euros acheté avec un apport personnel de 10.000 euros. Sophie Sanchez

latribune.fr

04 Févr 2010, 23:46

Partager :