Syndicats et patronat auscultent les chômeurs en fin de droits

Il n'y a aura ni télévision ni photographe, mais une partie du sort des chômeurs en fin de droits à l'assurance chômage se décidera ce vendredi. Réunis dans un groupe « technique » organisé dans le cadre de la négociation sur la gestion sociale des conséquences de la crise sur l'emploi, syndicats et patronat doivent se pencher sur le délicat sujet des fins de droits vis-à-vis de l'assurance chômage, dont le nombre atteindrait 1 million à la fin 2010, selon Pôle emploi. Sur le sujet, partenaires sociaux et gouvernement se renvoient la balle. Et, signe de la sensibilité du dossier, le Medef est représenté par Dominique Tellier, bon technicien mais pas mandaté pour délier les cordons de la bourse. Sa présidente, Laurence Parisot, a d'ailleurs été claire sur le sujet en indiquant que le dossier relevait de la « compétence exclusive du gouvernement »... Jusqu'à présent, dans l'attente du sommet social de l'Élysée du 15 février, celui-ci reste discret. Jeudi, le haut-commissaire aux Solidarités actives, Martin Hirsch, a estimé sur BFM TV que la question devrait se poser « de manière aigu렻 en juin, ce qui laisse « trois-quatre mois » pour « détecter les cas dans lesquels il faut intervenir et faire plus ». Reste à savoir ce que pourrait être ce « plus ». D'autant que pour le père du RSA, il faut faire « la différence entre quelqu'un dans un ménage où il y a une autre source de revenus (vous êtes chômeur votre femme est cadre) et quelqu'un qui a travaillé quelques mois et se trouve en fin de droits »...chiffrages détaillésMême si elle est officiellement d'ordre technique, la réunion s'annonce animée. En effet, pour étoffer leur position sur le sujet, les partenaires sociaux vont s'appuyer sur des chiffrages détaillés. Un premier fait état de 400.000 chômeurs devant arriver en fin de droits en 2010 dont le « devenir » (c'est-à-dire les revenus), n'est pas « possible à envisager », alors que 170.000 percevraient l'allocation spécifique de solidarité, et 220.000 le RSA. D'autres chiffrages sont attendus. Le président de l'Unedic (CFDT), Gaby Bonnand, a estimé jeudi sur BFM « autour de à 600.000 » les fins de droits qui n'auront « rien » en 2010. Il a également réaffirmé que la CFDT ne serait pas opposée à ce que l'Unedic fasse un geste, si l'État, qui verse l'ASS, assouplit ses conditions d'accès, ce qui coûterait « 900 millions, 1 milliard d'euros » pour un an.Pour Alain Lecanu (CFE-CGC), « la crise justifie des mesures exceptionnelles » pouvant être « financées par le Fonds d'investissement social (Fiso) » ou s'inspirer de « l'allocation partielle de longue durée, associant État et partenaires sociaux ». Une dernière idée qui tient la corde dans les rangs syndicaux... et à la CGPME pour laquelle c'est « une piste à explorer », estime Jean-François Veysset. Enfin, Gabrielle Simon (CFTC) propose, de manière temporaire aux demandeurs d'emploi deux à trois mois avant la fin de leurs droits, un dispositif spécifique, axé sur la formation, reposant sur un aménagement d'une convention de reclassement personnalisé (CRP) ou d'un contrat de transition professionnelle (CTP). En attendant de remédier aux difficultés des fins de droits, reste aux partenaires à se mettre d'accord sur leur nombre.
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