La FSU cherche à dépasser ses divisions internes

Difficile succession pour Bernadette Groison. À l'heure où cette professeur des écoles de 48 ans, membre du SNUIPP (syndicat majoritaire du primaire) doit succéder à Gérard Aschieri à la tête de la Fédération syndicale unitaire (FSU), nombreux sont les défis qui l'attendent. Se faire un nom, tout d'abord, après neuf ans de mandat de cet homme de consensus qui a réussi a installer la jeune fédération (née en 1993 de la scission avec la FEN) dans le paysage syndical. Composer ensuite avec les dissensions internes (notamment entre le SNUIPP et le Snes), exacerbées avec la réforme de la formation des enseignants. Pour preuve, les débats sur ce sujet au 6e Congrès de la FSU mercredi, où chaque catégorie d'enseignant a défendu des points de vue différents. « Le congrès n'a pas vocation à pousser les syndicats nationaux à aller au-delà de ce qu'ils portent », tranche Bernadette Groison. D'ailleurs, « il y a plus une volonté de rechercher les convergences que de s'opposer sur les identités professionnelles de chacun », fait valoir Gérard Aschieri, rappelant que la puissante FEN avait explosé, déjà, sur ce sujet.PrudenceLa prudence est donc de mise, dans une période difficile pour le syndicalisme. Depuis quelque temps, la FSU ne mobilise que faiblement ses troupes. « Il faut redonner confiance dans l'action collective et montrer que l'on peut être une force de proposition. Mais on ne peut plus jouer sur les même ressorts qu'il y a vingt ans, on doit s'interroger », concède Bernadette Groison. Autre défi, élargir l'assise de sa fédération, certes première de la fonction publique d'état, mais quatrième sur l'ensemble des fonctions publiques, et cantonnée à l'Education nationale (80 % de ses 163.000 adhérents). D'où la « coopération » avec SUD et surtout la CGT. « Il s'agit avant tout de renforcer le crédit de l'intervention syndicale via un travail commun plus élaboré sur des thématiques précises comme les retraites, la formation ou la petite enfance », confie Bernard Thibaut, évacuant toute allusion à une fusion. Un « pas supplémentaire » que les deux leaders syndicaux devront négocier avec tact avec leurs bases respectives. Clarisse Jay, à Lille
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