Assurance-vie, les taux se resserrent par le bas

Moins de 3 % pour des contrats d'entrée de gamme ou de vieux produits oubliés ; 4,5 % à 5 % pour les plus fringants : les rendements des fonds en euros d'assurance-vie ont encore fait le grand écart l'an dernier. Pour la grande majorité des assurés, la rémunération se situe aux alentours de 3,6 % (avant prélèvements sociaux de 12,1 % ; soit 3,16 % net), en raison d'un net resserrement des performances entre banquiers et assureurs. Mais aussi de quelques chutes de revalorisations, comme celle de Generali dont plusieurs fonds en euros plongent à 3 %, 3,20 % et 3,60 %, ou même chez Axa où des produits pas si anciens descendent à 3,5 %, mais où les nouveaux sont mieux traités, à 3,9 %. Les mutuelles, les contrats en ligne, les fonds en euros de nouvelle génération et ceux de certaines associations continuent à dominer les autres. Mais leur poids est souvent modeste par rapport aux géants du marché. (Voir notre sélection et, sur Latribune.fr, la totalité des rendements annoncés.)taux obligatairesEn moyenne, les rendements reculent donc plus modestement, et ne perdent que 0,2 % à 0,4 %. Cette diminution s'explique par la poursuite de la baisse des taux obligataires et le marasme du marché des actions. Malgré la hausse des cours en 2009, de nombreuses compagnies restent en effet en moins-values ou sans bénéfices à extérioriser pour soutenir les rendements. Les tensions des taux sur le marché obligataire privé, au premier semestre 2009, ont permis aux assureurs de limiter l'impact de la baisse de rendement des emprunts d'États. Mais seuls les plus petits et les plus récents en ont vraiment profité. Les compagnies anciennes, elles, ont plutôt souffert de ces remontées de taux qui ont fait plonger une partie de leurs portefeuilles anciens en moins-values. Pour faire face à leurs pertes sur les actions, il est probable que des sociétés ont passé des provisions pour dépréciations qui ont, elles aussi, pesé sur les rendements. Un point sur lequel les professionnels sont d'une grande discrétion.Un autre élément a joué : l'utilisation des réserves de bénéfices, mises de côté durant les bons crus. Parmi les sociétés qui ont annoncé les meilleurs rendements, beaucoup admettent qu'elles ont pioché dans leur « tirelire » pour parvenir à une belle performance, mais sans toucher à l'essentiel. À l'inverse, d'autres qui ont des taux moins brillants expliquent avoir renforcé cette réserve pour mieux préparer l'avenir. C'est le cas chez Suravenir : « L'augmentation de nos réserves autorise une diversification plus importante sur les actions », éclaire Arnaud Giraudon, son président.qualité des portefeuillesL'autre enjeu, pour les assurés, pourrait tenir demain dans la composition des actifs en euros. Si certains assureurs ont veillé à maintenir la qualité moyenne de leur portefeuille, d'autres l'ont dégradée pour saisir les opportunités offertes par la crise. En cas de nouvelles secousses, tous les fonds n'auraient pas la même capacité à résister. Dans le cas inverse, l'avenir sourira aux audacieux...
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