L'émission grecque fait un tabac

Attendue avec fébrilité depuis plusieurs semaines, la deuxième émission obligataire grecque de l'année a finalement rencontré ce jeudi un grand succès auprès des investisseurs. Les 5 milliards d'euros de titres à 10 ans proposés ont en effet été sursouscrits plus de 3 fois, le montant des ordres d'achats collectés par les banques chefs de file ayant totalisé 16 milliards d'euros. « C'est une très bonne opération, il y a eu notamment plus de 400 ordres », souligne Frédéric Gabizon, responsable des marchés primaires obligataires chez HSBC, la banque coordinatrice de l'émission. Autre signe favorable pour la crédibilité internationale d'Athènes, seulement 23 % des titres ont été placés auprès d'investisseurs grecs. Les gestionnaires de fonds ont été les premiers acquéreurs de titres, avec 39 %, suivis des banques et des assureurs, avec 24,5 % chacun. Échaudé par la spéculation qui a fait rage depuis le début de l'année, Athènes avait, il est vrai, soigneusement préparé l'opération.La transaction intervient un jour après l'annonce de nouvelles mesures d'économies, qui ont eu pour effet de rassurer les marchés et d'offrir une fenêtre de tir propice à la transaction. Les rendements exigés par les investisseurs pour acheter des titres grecs à 10 ans déjà en circulation avaient baissé hier soir sous les 6 %, poursuivant la détente observée depuis le début de la semaine. Cette éclaircie a permis à la Grèce de mettre le prix pour éviter toute mauvaise surprise. Une prime d'environ 0,4 point de pourcentage a été octroyée aux investisseurs, soit un rendement de 6,38 %, équivalent à celui observé sur le marché secondaire vendredi dernier. Par ailleurs, l'opération a été lancée dès son annonce. « Nous avons ouvert le livre d'ordres dès 9 heures, ce qui a permis d'éviter toute activité spéculative autour des obligations grecques sur le marché secondaire », explique Frédéric Gabizon.Cela avait notamment été le cas le 24 janvier dernier lors de la première opération de la Grèce en 2010, qui avait surpris le marché par son montant de 8 milliards d'euros, inhabituel pour le Trésor grec. Les craintes sur les difficultés financières du pays s'étaient alors soldées par un surcoût de près de 30 % sur l'émission, néanmoins sursouscrite plus de 3 fois grâce à un rendement alléchant. Mais le bout du tunnel n'est pas encore en vue. Avec un total de 13 milliards d'euros collectés depuis début 2010, la Grèce a seulement levé environ 24 % des fonds nécessaires pour faire face cette année à ses remboursements et financer son déficit. Julien Beauvieux
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