Un beau galon pour Hervé Couturier

C'était ce mois de juin 2010 lors de l'événement World Tour organisé par SAP France pour tenir au courant les clients de ses dernières innovations. Sur scène, Nicolas Sekkaki, le directeur général, et Hervé Couturier, le nouveau patron de la recherche fondamentale du groupe vont tenter une expérience. Nicolas Sekkaki saisit un iPad flambant neuf. Il souhaite démontrer que le progiciel SAP peut être utilisé sur plusieurs écrans. Il s'en saisit et essaye de le mettre en marche mais... rien ne se passe. Les rires fusent dans la salle. Nicolas Sekkaki subit le sort commun des Bill Gates ou Steve Ballmer : un problème technique plante la démonstration.Le problème est simple. Il suffit de reconnecter le Wi-fi pour que tout fonctionne. Et la démonstration est éblouissante. « Cela existe dans les labs, précise Hervé Couturier. Cela ne sera pas disponible dans une dizaine d'années mais dans quelques mois. » Cette fois, les applaudissements remplacent les rires...L'iPad pour accéder à SAP n'est qu'une des facettes du travail d'Hervé Couturier. Patron de la recherche et développement de Business Objects lors du rachat par SAP, il s'est retrouvé à la tête de trois laboratoires : Levallois, le berceau historique de la recherche de Business Objects, centré sur la Business Intelligence, Caen et Sophia-Antipolis. Son profil n'est pas passé inaperçu au sein de SAP, puisqu'il vient d'être nommé patron de la recherche fondamentale du groupe. Un poste qu'il affectionne particulièrement et qui représente une force de travail de 450 personnes. Soit à peu près 1 % des effectifs de SAP, ce qui est considérable pour un éditeur d'applications.Cet ingénieur de l'École centrale a fait ses premières armes chez IBM, comme commercial dans les années 1980. Il passe chez XRT (logiciel de trésorerie) puis S1 Corporation (logiciel bancaire) avant d'être récupéré par Bernard Liautaud, le cofondateur de Business Objects. Il devient patron de la R&D avec un goût noté pour le développement. Il réussit les diverses intégrations des technologies rachetées par Business Objects.« Je privilégie le face-à-face et je délègue énormément » confiait-il à ?La Tribune? en 2009. Je donne une direction et je demande à mes équipes de trouver la solution en mutualisant les efforts. La première valeur d'un groupe de R&D est la capacité de travailler ensemble. La compétence doit primer. »technologie « In Memory »Son appétence pour la chose technique est particulièrement bien servie chez SAP grâce à la technologie In Memory. Cela consiste à profiter de la loi de Moore sur le prix des mémoires. « Au lieu de laisser vos informations sur des disques durs, qui travaillent en accès mécanique, avec un bras articulé qui va récupérer les données, vous placez toutes les données de l'entreprise sur de la mémoire, précise Hervé Couturier.  La disponibilité des données pour les applications de Business Intelligence s'en trouve multipliée par 1.000.  » Cette accélération n'est pas la seule disponible. La technique des bases de données dites en colonnes permet aussi de réduire le temps d'accès aux données d'une entreprise. On parle là d'un facteur 10. Avec la technologie In Memory , cela aboutit à une accélération de 10.000 fois par rapport aux anciennes technologies. Voilà de quoi imaginer de nouveaux usages et, pour Hervé Couturier, d'envisager de nouveaux champs de recherche. De quoi rester heureux pendant les dix prochaines années chez SAP.
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