Georges Kiejman (77 ans), Olivier Metzner (60 ans) et Hervé Témime (53 ans). Trois avocats pénalistes réputés, dont les chemins n'ont cessé de se croiser et se recroiser au fil de l'actualité judiciaire. Les voilà désormais en première ligne dans l'affaire Bettencourt. Défenseur de l'héritière du groupe L'Oréalcute;al, Georges Kiejman, ancien ministre délégué à la Justice sous le gouvernement Rocard, a pris la suite de son confrère Paul Lombard, défenseur de la première dame fortunée de France de février à octobre 2009. Il affronte Olivier Metzner, l'avocat de Françoise Bettencourt-Meyers - la fille de Liliane - qu'il a déjà pu croiser dans l'affaire du chanteur Bertrand Cantat. Georges Kiejman représentait alors la famille de l'actrice Marie Trintignant, son confrère défendant l'ancien leader du groupe Noir Desir. Georges Kiejman n'est pas non plus un inconnu pour Hervé Témime, l'avocat de l'artiste parisien François-Marie Banier poursuivi pour abus de faiblesse dans l'affaire Bettencourt. En fait, l'ancien ministre de Mitterrand a été remplacé en septembre 2009 par Hervé Témime pour s'occuper de la défense du réalisateur Roman Polanski. Et que dire de l'affaire Clearstream. Reconnu pour être un as de la procédure, Olivier Metzner est l'un des avocats de l'ancien Premier ministre Dominique de Villepin. Parmi les autres personnes mises en examen et relaxées par le tribunal, figurait le journaliste Denis Robert défendu... par Hervé Témime, un avocat réputé pour son engagement entier dans ses plaidoiries. Les trois ténors sont donc parfaitement huilés aux affaires médiatiques et politico-financières. Olivier Metzner a d'ailleurs un faible pour les dossiers sensibles : avocat de l'ancien trader de la Société Généralecute; Générale Jérôme Kerviel, de l'ancien dictateur panaméen Manuel Noriega, il a aussi défendu la compagnie Continental Airlines dans l'affaire du crash du Concorde... Quant à Hervé Témime, il a représenté l'ancien PDG du groupe Vinci Antoine Zaccharias poursuivi pour abus de biens sociaux... et obtenu la relaxe pour son client devant la 15e chambre correctionnelle du tribunal de grande instance de Nanterre en mars 2010. Détail croustillant, la juridiction était présidée par l'ancienne juge d'instruction du pôle financier de Paris, Isabelle Prévost-Desprez, qui n'est autre que la magistrate ayant renvoyé le 1er juillet 2010 pour supplément d'information le procès Bettencourt. Le monde judiciaire est décidément tout petit... Frédéric Hasting

latribune.fr

04 Juill 2010, 23:21

Partager :