Les producteurs de lait fixent un ultimatum aux industriels

Une semaine pour trouver un compromis sur le « juste prix » de la tonne de lait. Réunis mercredi à Paris, les trois syndicats majoritaires de producteurs de lait (FNSEA, sa branche laitière FNPL et les Jeunes Agriculteurs) ont, en effet, donné jusqu'au 12 août aux industriels du lait pour revenir à la table des négociations et accepter de payer la tonne de lait « au juste prix ». Les producteurs laitiers accusent les industriels et les coopératives de ne pas respecter l'accord de juin 2009 qui prévoit une contractualisation du prix du lait chaque trimestre. Si le mécanisme a bien fonctionné au cours des deux premiers trimestres de 2010, il est bloqué. Selon les producteurs, les prix tournent aujourd'hui autour de 305 euros en moyenne nationale quand l'accord de 2009 devrait permettre un prix proche de 325 à 330 euros la tonne. En attendant l'expiration de l'ultimatum, les producteurs laitiers vont intensifier la campagne d'incitation au boycott initiée dans plusieurs départements. Les agriculteurs apposent des autocollants sur les produits-phares des industriels dans les supermarchés pour décourager les consommateurs de les acheter. Particulièrement visés, les groupes Bel avec sa Vache qui rit, Bongrain et son Caprice des Dieux ou Lactalis qui fabrique le Camenbert Président. « Nous allons continuer cette opération de stickage mais cette fois, dans tous les départements et dans toutes les grandes et moyennes surfaces », précise Rachel Guiquerro, trésorière adjointe des Jeunes Agriculteurs et productrice de lait dans le Morbihan. Faute de réponse positive d'ici au 12 août, des rassemblements seront organisés devant les sièges sociaux des principaux groupes industriels pour maintenir la pression. Dans leur bras-de-fer, les producteurs ont bénéficié, mercredi, du soutien appuyé de Bruno Le Maire, le ministre de l'Agriculture. « Je souhaite que les industriels et les coopératives fassent les efforts nécessaires pour que les producteurs soient rémunérés à leur juste valeur », a-t-il indiqué sur RTL, même s'il a renvoyé la fixation du juste prix à la négociation entre industriels et producteurs. Mercredi soir, la Fédération nationale des industries laitières (FNIL) a opté pour une position de fermeté. « La FNIL ne peut que déplorer une situation de blocage qui n'est pas de son fait et appeler l'ensemble des acteurs à trouver les voies nouvelles permettant de rétablir un dialogue constructif dans l'intérêt de tous », indique la fédération dans un communiqué. Seul le groupe Lactalis a reconnu que les appels au boycott « portent atteinte » à son image. Agnès Laurent
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