Planchers historiques pour les taux américains

Après avoir inscrit un plus-bas historique à 0,5143 % mardi soir, le rendement des obligations d'État à 2 ans américaines est remonté en fin d'après-midi hier à 0,562 %. À deux jours de la publication des chiffres tant attendus de l'emploi américain en juillet, les dernières statistiques ont incité les intervenants à délaisser les actifs refuge. Le chiffre du jour, à savoir le rebond inattendu de 53,8 à 54,3 de l'indice des directeurs d'achats du secteur des services, qui englobe les trois-quarts de l'économie américaine, est effectivement une bonne nouvelle. Plus-bas du YenPour autant, actif refuge par excellence en raison de sa liquidité, la dette courte américaine attire depuis plusieurs semaines les investisseurs inquiets d'une possible panne de la reprise économique. Evoluant en sens inverse des prix, le rendement à 2 ans a baissé de près de 20 points de base depuis le 7 juin, le point d'orgue atteint mardi coïncidant avec l'annonce de chiffres décevants sur les revenus, la consommation des ménages et les promesses de vente de logements. Autant de facteurs qui relancent l'idée que la Fed, dont les taux sont proches de zéro, pourrait de nouveau recourir à une politique non conventionnelle pour stimuler l'économie.Ainsi, selon le « Wall Street Journal », la Fed pourrait réfléchir lors de sa prochaine réunion du 10 août, à l'opportunité de réinvestir les remboursements et les intérêts perçus sur les obligations hypothécaires, acquises dans le cadre de son programme « d'assouplissement quantitatif » (voir encadré), dans de nouveaux achats d'obligations d'État. Profitant au compartiment obligataire, l'anticipation de nouvelles mesures a pesé sur le cours du dollar face à grandes monnaies mondiales, et en particulier du yen et de l'euro. Dans la nuit de mardi à mercredi, le yen a ainsi atteint un plus bas de 8 mois face au dollar, à 85,33 yens pour un dollar, avant de remonter mercredi à 86,2 yens. L'euro revenait lui à 1,3160 dollar après avoir franchi mardi le seuil de 1,32 dollar pour la première fois depuis trois mois.Prudent, le président de la Fed, Ben Bernanke, avait déjà insisté les 21 et 22 juillet derniers devant le Congrès sur les « perspectives économiques inhabituellement incertaines ». « Nous sommes prêts, et nous agirons, si l'économie ne continue pas à s'améliorer, si nous ne voyons pas les améliorations que nous espérons sur le marché de l'emploi », avait-il ajouté. Un chiffre supérieur aux 63.000 suppressions de poste attendues ce vendredi pourrait relancer le débat.
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