Sanofi passe à l'offensive sur Genzyme

Face au refus des dirigeants de Genzyme d'entamer toute discussion, Sanofi-Aventis s'est résolu, lundi, à lancer officiellement son OPA sur Genzyme, la biotech américaine qu'il convoite depuis plusieurs mois. Et ce, au prix déjà évoqué de 69 dollars par action, payés en numéraire, soit un montant total de 18,5 milliards de dollars (14,5 milliards d'euros). L'offre expire le 10 décembre à 23 h 59, heure de New York.Le laboratoire français, numéro six mondial de la pharmacie, estime avoir le soutien d'une majorité des actionnaires de Genzyme et notamment celui des « activistes » (lire ci-dessous), le fonds Relational Investors et celui du milliardaire Carl Icahn. Ce dernier avait demandé en mai la démission du PDG de Genzyme, Henri Termeer, de la présidence de la biotech. Il lui reprochait de ne pas avoir su prévenir les problèmes de contamination qui avaient contraint l'entreprise à arrêter la production de son usine d'Allston Leading et arguait qu'il fallait du « sang neuf » pour la biotech. Il avait finalement obtenu deux sièges au conseil d'administration. Selon Sanofi, tous ces actionnaires, petits ou grands, désapprouvent le refus d'Henri Termeer d'entamer des « discussions constructives » avec lui.En lançant son offre formelle, Chris Viehbacher, le patron de Sanofi, oblige le PDG de Genzyme à riposter et notamment à préciser la valeur qu'il estime adéquate pour son entreprise. Henri Termeer avait évoqué, il y quelques jours dans le « Financial Times », un prix de 80 dollars par action, estimant que le titre Genzyme restait pénalisé par les problèmes de production de la société. La Bourse, elle, semble plutôt parier sur un léger relèvement, de 2 à 3 dollars par action, de l'offre de Sanofi. Et elle juge peu probable l'arrivée d'un chevalier blanc.Si Sanofi arrive à ses fins, il réalisera là sa plus grosse opération depuis le rachat d'Aventis, en 2004, pour 64 milliards de dollars. Le groupe tente de compenser la perte prévisible d'une bonne partie de son chiffre d'affaires (36 % d'ici à 2013, selon UBS), à mesure que plusieurs de ses grands médicaments perdront leurs brevets. Genzyme lui apporterait des traitements moins faciles à copier. Un enjeu fort pour lequel Sanofi est sans doute prêt à batailler. Infographie2cols 70mmle patron de Sanofi oblige celui de Genzyme à préciser la valeur qu'il estime adéquate pour son entreprise.
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