C'est ce vendredi que sera dévoilé le projet de « plate-forme de coopération franco- chinoise » à Châteauroux (Indre) qui a vocation à devenir, selon les collectivités locales, « la plus grande zone de coopération économique entre la Chine, la France et l'Europe ». Une première tranche prévoit en effet 500 millions d'euros d'investissements et 4.000 emplois dont 80 % de français. C'est en 2007 que Châteauroux, notamment son aérodrome, ancienne base militaire américaine forte d'une piste de 3.500 mètres, ont été « accrochés » par le gouvernement chinois. Celui-ci était alors à la recherche d'un « hub » en Europe pour y assembler des produits chinois qui pourraient donc bénéficier de l'étiquette « made in France » ou « made in Europe ». « Cheval de Troie de la Chine »Châteauroux s'est alors lancé dans la course avec plusieurs visites en Chine concrétisées par deux accords de coopération signés en 2008 et 2009. Une société destinée à porter le volet immobilier du projet, la Société sino-française de développement économique de Châteauroux, a ensuite été créée avant un accord final paraphé en novembre 2009 par Christine Lagarde, Anne-Marie Idrac et Hervé Novelli ainsi que par le ministre chinois du Commerce et l'ambassadeur de Chine en France. Châteauroux aurait été choisi pour son « positionnement géographique stratégique » au centre de la France. Plusieurs dizaines d'entreprises chinoises d'informatique, de téléphonie ou de photovoltaïque pourraient s'installer sur cette zone de 850 hectares. Des unités de recherche communes dans les énergies renouvelables, le high-tech et les logiciels ainsi qu'un « campus franco-chinois » doivent également y voir le jour. Dans cette région « victime de la mondialisation » qui a détruit son industrie de confection dans les années 80, certains dénoncent déjà ce « Cheval de Troie de la Chine en Europe ». Mais ce territoire considéré en difficulté semble aujourd'hui résigné à devenir le « Chinatown du Berry ».Jean-Jacques Talpin, à Orlé

latribune.fr

04 Nov 2010, 23:23

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