Contesté, le WTI repasse pourtant les 80 dollars

étroleUne diminution surprise de 4 millions de barils des stocks de pétrole brut aux États-Unis (? 1,6 %) a permis au baril de WTI, référence sans rival du marché du pétrole depuis des années, de repasser à la hausse la barre des 80 dollars le baril, à 80,25 dollars (+ 65 cents) hier soir. Pourtant, le vent semble tourner pour le West Texas Intermediate, une qualité de pétrole léger peu chargé en soufre à partir duquel se définissent toutes les autres huiles. Dans le cadre du rééquilibrage annuel de son indice de matières premières, le S&P GSCI, Standards and Poor's (S&P) a l'intention de faire la part belle au brent, le pétrole de la mer du Nord, aux dépens de la référence américaine. « La quantité de brent échangée cette année s'est fortement appréciée par rapport au WTI », a déclaré cette semaine Michael McGlone, responsable des indices chez S&P. Mais c'est surtout le premier producteur mondial de pétrole, l'Arabie Saoudite, qui discrédite le WTI. Après l'avoir utilisé durant seize ans pour calculer le prix du pétrole qu'elle livre aux États-Unis, Aramco, la compagnie saoudienne, renie le WTI. À partir de janvier, elle aura recours à un indice plutôt qu'à un contrat : l'Argus Sour Crude Index (ASCI). en voie d'épuisementUn indicateur qui agrège les prix des échanges réalisés sur trois types de pétrole américains : le Mars, le Poseidon et le Southern Green Canyon. Les Saoudiens veulent ainsi s'assurer contre la volatilité du WTI, dont le cours a été affecté par des questions logistiques cette année. Alors que la consommation américaine de pétrole s'effondrait, les stocks de Cushing, dans l'Oklahoma, ont rapidement été saturés. Les acheteurs potentiels de WTI, ne pouvant plus le stocker, ont ralenti leurs achats, et le cours de la référence suprême a longtemps coté en deçà du brent européen, une qualité d'ordinaire moins recherchée.Pour Barclays, pourtant, la contestation du WTI n'est qu'apparente. En effet, le Mars et le Poseidon sont définis par rapport au WTI, qui présente l'avantage d'être un contrat à terme. La liquidité du marché du WTI garantit en effet l'équilibre du cours entre offre et demande, tant que les problèmes logistiques ne surgissent pas. Même si, à terme, brent comme WTI semblent condamnés, puisqu'ils représentent des gisements en voie d'épuisement, à l'inverse de l'Oman. La référence du Golfe, dont l'Asie est friande, représente en effet les plus importantes réserves prouvées d'or noir. Soit un pétrole plus soufré, qui demande aussi plus de raffinage que le brent et le WTI et dont les cours sont donc inférieurs.
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