Après la majorité, Sarkozy rappelle le gouvernement à l'ordre

olitiqueNicolas Sarkozy saisit chaque occasion de rencontre avec des responsables de la majorité pour tenter de rétablir une autorité entamée par les polémiques à répétition de ces dernières semaines.Dernier épisode, le Conseil des ministres d'hier. Le chef de l'État a rappelé les membres du gouvernement à leur devoir, en leur indiquant qu'il était « important et nécessaire d'être solidaire », a rapporté Luc Chatel. Le porte-parole du gouvernement a souligné que cette consigne valait « pour tout le monde ». « Il était calme mais autoritaire », a raconté un ministre.Pour un autre membre du gouvernement, le fait que le chef de l'État « empile les rappels au règlement prouve que la sérénité n'est que de façade ». Avant-hier, Nicolas Sarkozy avait vertement tancé l'ancien Premier ministre Jean-Pierre Raffarin, qui avait mené dans « Le Journal du dimanche » la fronde sénatoriale contre la taxe professionnelle. Parallèlement, François Fillon avait ouvertement menacé la secrétaire d'État aux Sports, Rama Yade, coupable à ses yeux d'avoir enfreint les règles de la solidarité gouvernementale. Lors de la réunion du groupe UMP à l'Assemblée, le Premier ministre s'en était également pris à Henri Guaino, le conseiller spécial de Nicolas Sarkozy, qui fait activement campagne pour un grand emprunt pouvant aller jusqu'à 100 milliards d'euros. « Les conseillers du président ne font pas partie de l'exécutif », avait asséné François Fillon.Lors du Conseil des ministres, Nicolas Sarkozy a, au détour de son intervention, rappelé son attachement au débat sur l'identité nationale lancé par le ministre de l'Immigration, Éric Besson. Là aussi, des voix dissonantes se font entendre à droite. Christine Boutin, évincée du gouvernement Fillon en juin, a déclaré que c'est « un débat très risqu頻, qui « ouvre un boulevard à l'extrême droite » à l'approche des régionales. Alain Juppé se demande sur son blog : « À quoi bon relancer le débat ? »« Solidit頻Se voulant « un îlot de solidit頻 dans « un océan de fébrilit頻, Nicolas Sarkozy se défend en soulignant que c'est l'atonie de la gauche qui met en lumière les « débats » au sein de la droite. Mais cette situation pourrait ne pas durer. Certains responsables de la majorité commencent à émettre des doutes sur cette supposée absence de l'opposition. « En circonscription, on entend plus qu'hier les gens rebondir sur les attaques du PS sur La Poste, Jean Sarkozy ou les impôts? », soupire un député.Le baromètre Ifop publié mardi indique que le soutien des Français à l'action de Nicolas Sarkozy est au plus bas (39 % contre 45 % un mois plus tôt) depuis son élection en mai 2007. « Nous ne sommes pas en 1983 : nous n'allons pas changer de politique, une partie de la majorité ne va pas nous quitter et nous n'avons pas l'intention d'imposer aux Français la rigueur », a répliqué hier François Fillon, interpellé par la gauche à l'Assemblée.
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