Il n'y a pas que sur le terrain financier que la Chine et l'Espagne font des affaires. Dans le domaine de l'industrie, aussi, les alliances se renforcent. La tournée réalisée en début de semaine par le vice-président chinois, Li Keqiang, à Madrid a en effet coïncidé avec plusieurs accords commerciaux entre les deux pays, mais aussi des négociations plus avancées dans le domaine stratégique de l'énergie. En l'occurrence entre Sinopec, la première société pétrochimique chinoise et le groupe espagnol Repsol. Les deux majors ont évoqué leur désir d'élargir leur coopération à travers de nouvelles « joint-ventures » à l'international. « Il y a d'importantes synergies entre Repsol et Sinopec », a simplement indiqué Antonio Brufau, à l'issue de sa rencontre avec Su Shulin, le président de Sinopec. « La relation qu'entretiennent les deux sociétés nous incite à renforcer notre alliance dans le monde entier mais aussi sur d'autres segments d'activités. » Les deux groupes avaient amorcé un rapprochement l'an dernier, lorsque Sinopec est entré à hauteur de 40 % au capital de la filiale brésilienne de Repsol. à cette occasion, cette dernière a réalisé une augmentation de capital de 7,1 milliards de dollars afin que Sinopec y souscrive en totalité, faisant de cette mise de fonds la plus importante pour un groupe émergent dans le secteur de l'énergie en 2010. Pour Sinopec, il s'agissait également de l'investissement le plus lourd jamais réalisé depuis son rachat en 2009 du suisse Addax Petroleum pour 8,3 milliards de dollars. Avides de matières premières, le groupe chinois n'a eu de cesse de pousser ses pions en Amérique latine. En décembre, Sinopec a racheté la filiale argentine de pétrole et de gaz de l'américain occidental Petroleum pour 2,45 milliards de dollars. En novembre, la société commune du pétrolier offshore chinois Cnooc avec l'argentin Bridas a également racheté 60 % du capital qu'elle ne détenait pas encore dans Pan American Energy LLC en Argentine.Pour ce qui est de 2011, Sinopec et Repsol ont indiqué avoir déjà mis en place des groupes de discussion afin d'examiner toutes les opportunités dans leur domaine d'activités. Selon Repsol, les deux sociétés pourraient notamment répondre conjointement à l'acquisition de champs pétroliers. Marjorie Bertouille

latribune.fr

05 Jan 2011, 23:23

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