« Hors l'Asie, point de salut. » Tel pourrait être le leitmotiv de Julius Baer. Sans ce marché, la banque privée suisse aurait certainement subi des sorties nettes de capitaux en 2009, deux événements ayant sensiblement ralenti son activité. D'abord, l'amnistie fiscale en Italie a poussé 40 % de ses clients transalpins concernés par la mesure à rapatrier leurs avoirs dans leur pays. Ensuite, la passe d'armes aux États-Unis entre UBS et l'administration fiscale a achevé de convaincre Julius Baer de se retirer progressivement du territoire américain. Mais, grâce aux marchés émergents, notamment asiatiques, la banque privée est parvenue à enregistrer une collecte nette de 5,1 milliards de francs suisses (3,47 milliards d'euros). Par ailleurs, le rebond des indices boursiers a permis à ses encours de s'apprécier de 19,5 milliards de francs.Listing de données bancairesAu total, grâce à ces deux éléments, ses actifs sous gestion ont bondi de 19 % l'an dernier, à 154 milliards de francs. Quant à ses actifs en dépôt, ils ont cru de 37 %, à 87 milliards de francs. Précision de poids, ces chiffres n'incluent pas les 14 milliards de francs d'actifs provenant de l'acquisition des activités suisses du bancassureur néerlandais ING, qui a été finalisée le mois dernier. Renforcé par ces bonnes performances, Julius Baer a présenté un bénéfice en hausse de 7 %, à 473 millions de francs. Reste une zone d'ombre, qui pourrait affaiblir la capacité de la banque à attirer de nouveaux clients : fait-elle partie du listing de données bancaires que l'Allemagne envisage d'acheter ? « Il n'existe aucun indice permettant de penser [que les données] proviennent de Julius Baer », a répondu laconiquement son directeur général, Boris Collardi. Vendredi, le titre perdait 3,16 %, à 32,13 francs.

latribune.fr

05 Févr 2010, 23:40

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