La France replie ses bases militaires au Sénégal

La participation des troupes françaises au défilé de dimanche au Sénégal, pour célébrer le cinquantième anniversaire de l'indépendance du pays, ne doit pas faire illusion. Les jours de la présence militaire hexagonale (1200 hommes) sont comptés sur le sol de cette ancienne colonie française. Et dans les milieux d'affaires sur place, on s'interroge : « la présence économique de la France au Sénégal ne risque t-elle pas de subir le contrecoup d'un reformatage de la présence militaire ? ». Samedi soir, le président sénégalais Abdoulaye Wade a semé le trouble en annonçant que son pays reprenait, à compter du 4 avril, les bases militaires occupées par les soldats français afin d'y exercer « sa souveraineté ». Une présence perçue « comme une indépendance inachevée», a-t-il regretté. Côté français, on minimise. Les terrains militaires ont été mis à la disposition de l'armée française et le Sénégal n'a pas cessé d'en être propriétaire. Dès 2008, Nicolas Sarkozy avait brusqué les anciennes colonies en annonçant, à l'occsion d'une visite en Afrique du Sud, qu'il allait renégocier les accords militaires de la France sur le continent noir. Aujourd'hui, la décision de transformer la base de Dakar en « un pôle de coopération militaire régionale » (300 hommes) s'inscrit à un moment charnière. pessimisme économiqueLe Sénégal ouvre grands les bras aux influences et aux investisseurs non français. « En 2000 la France représentait 98 % des investissements étrangers au Sénégal contre 50 % à 60 % aujourd'hui », du fait de la diversification géographique, explique Aminata Niane, directeur général de l'Agence de promotion des investissements. Un banquier français est pessimiste. « à l'exception que quelques grands noms comme Orange ou Eiffage, les investisseurs replient la voilure depuis des années». Pour lui, le désintérêt pour l'Afrique monte au sein des banques françaises.
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