La rentabilité des groupes français et allemands de BTP se dégrade encore

Le recul du chiffre d'affaires des entreprises françaises et allemandes du BTP n'est pas prêt de s'arrêter. D'après une étude sur les perspectives du secteur dans les deux pays, présentée lundi par Euler Hermes, - numéro un de l'assurance-crédit dans le monde -, la dégradation de la rentabilité et de la solvabilité des entreprises du secteur en France et en Allemagne se poursuivra en 2010-2011. Les chiffres d'affaires des entreprises resteront inférieurs au niveau de 2008. Ce qui devrait se traduire par une hausse de la sinistralité.difficultés des ménagesÀ l'origine du frein à l'investissement immobilier : le contexte économique et financier des ménages français et allemands, et ce malgré des taux d'intérêt historiquement bas, estiment les experts d'Euler qui avaient été les premiers à prédire l'entrée du secteur dans la crise en mai 2008. Mais, compte tenu de la crise du marché du travail et des taux d'endettement élevés des ménages, l'accès au crédit des deux côtés du Rhin reste pénalisé. En France, l'année 2010 devrait être marquée par une baisse d'activité de 3 % et une chute de 30 % de la rentabilité des entreprises du bâtiment, puis par une stabilisation en 2011. « Nous avons déjà constaté une explosion du nombre de défaillances d'entreprises depuis 2007 (+ 56 % entre mai 2007 et mai 2010 dans le bâtiment), supérieure à celle de l'ensemble de l'économie », note Nicolas de Buttet, arbitre responsable de la branche BTP d'Euler Hermes SFAC. L'Allemagne, de son côté, se dirige vers une baisse de 20 % de la rentabilité. Et les dépôts de bilan dans le bâtiment y ont augmenté de 1,5 % courant 2009 et au premier trimestre 2010.Tendance similaire du côté des Travaux Publics. Les défaillances ont doublé en France entre mai 2007 et mai 2010. En Allemagne, elles sont reparties à la hausse depuis 2008, note le rapport.Avec la crise, les marchés immobiliers des deux pays convergent. Mais la dynamique démographique et l'évolution des prix diffèrent fortement. En France, la hausse des prix entre 2000 et 2007 a atteint 95 %, alimentée par la demande et les incitations financières. L'Allemagne, forte d'un parc locatif abondant et récent, a vu le prix de ses logements stagner.Natasa Laporte
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