Paris Europlace s'inquiète du bon calibrage des normes prudentielles

« Une par une, on tarit les sources de financement en fonds propres des entreprises. » Alors que s'ouvre aujourd'hui la nouvelle édition des rencontres financières internationales organisées par Paris Europlace, son président, Gérard Mestrallet tire la sonnette d'alarme. Pour le patron de GDF Suez, le G20 de Toronto (qui s'est tenu fin juin) a souligné le manque de convergence entre l'Europe et les États-Unis en matière de normes prudentielles et comptables. Concernant les banques, l'Europe s'interroge sur le calendrier d'application de Bâle III alors que les États-Unis n'appliquent toujours par Bâle II. Or, à l'inverse de l'économie américaine, le financement de l'économie en Europe est réalisé à 80 % via les banques et à 20 % via les marchés financiers. « Nous risquons de faire peser un surcroit de contraintes sur le financement des entreprises et de l'économie européennes, et donc sur la reprise », a appuyé le patron de GDF Suez. « Bâle III va obliger les banques à renforcer leurs fonds propres. D'où va venir la génération d'épargne susceptible de s'investir en fonds propres des entreprises ? », s'inquiète le président de Paris Europlace avant de rappeler que la France n'a pas de fonds de pension. Sans compter que le secteur des assurances est aussi confronté à la directive Solvabilité II et ses propres obligations en matière de fonds propres. « Ces nouvelles exigences devraient réduire les capacités d'investissement en actions des compagnies d'assurances », poursuit Gérard Mestrallet. « Si Bâle III et Solvabilité II sont appliqués uniquement en Europe, nous aurons du souci à nous faire ». Ce thème a d'ailleurs animé bon nombre de débats lors des rencontres organisées à Aix en Provence par le Cercle des économistes le week-end dernier. «En 10 ans, la part des actions dans les portefeuilles des assureurs européens est passée de 20 % à moins de 5 % et elle pourrait tomber à zéro. Celà augmente le coût du capital », s'est alarmé le PDG d'Axa, Henri de Castries. La place s'est mobilisée ces derniers mois pour trouver des solutions notamment pour faciliter l'accès au marché des PME, relancer le marché obligataire secondaire ou développer une épargne longue au service du financement des entreprises. Ce dernier thème, cher à Paris Europlace, a fait l'objet d'un rapport remis à Christine Lagarde. Aujourd'hui, Gérard Mestrallet espère que la ministre de l'Economie réaffirmera son soutien à la place. C. Fr.le financement de l'économie en Europe est réalisé à 80 % via les banques et à 20 % via les marchés financiers.
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