Les banques européennes respirent

Rideau. Les banques européennes peuvent souffler?; un peu. Il y a tout juste trois ans, à l'été 2007, la crise financière la plus grave depuis 1929 éclatait. Après trois années de guerre pour survivre, les banques ont résisté, non sans mal. Leurs résultats semestriels 2010 démontrent qu'elles émergent enfin. L'été 2009 avait marqué la fin de la crise financière et des subprimes mais l'amplification du ralentissement économique. La récession est désormais passée. Au premier semestre, la plupart des banques européennes ont enregistré des hausses importantes de leurs bénéfices grâce à la chute des provisions pour pertes de crédit. Même les banques publiques britanniques, Lloyds, RBS et Northern Rock ont renoué avec la rentabilité. L'an passé, la hausse des provisions avait plongé plusieurs activités de banque de détail ou de services financiers dans le rouge. Seules les activités de marché avaient permis de limiter les dégâts.Lors de ce premier semestre, le risque s'est amélioré et a permis une décrue progressive mais nette des provisions dans tous les métiers. Deutsche Bank a réduit les siennes de 75 %, BNP Paribas de 54 %, HSBC de 50 %, Crédit Mutuel de 46 %, Barclays de 32 %, UniCredit de 26 %, Société Généralecute; Générale de 14 %. Si le niveau de ce provisionnement reste élevé dans l'absolu, il a entamé sa baisse qui devrait durer deux à trois ans. « C'est le signe de l'amélioration de la conjoncture », a déclaré Baudouin Prot, le directeur général de BNP Paribas. Sauf que, en Espagne et en Grèce, la situation économique reste tendue et des banques comme Santander ou BBVA voient encore leurs risques augmenter.Inversement, les activités de marché, qui avaient assuré aux banques de généreux profits en 2009, confirment leur déclin. Le recul des émissions obligataires et la forte volatilité des marchés actions ont provoqué des baisses de 30 % à 40 % de leurs revenus (voir page 4).Quid de l'avenir?? Au niveau macroéconomique, les cassandres prévoient une nouvelle chute de la croissance, voire une récession. Un scénario auquel les banquiers refusent de croire, sous peine de retomber dans une profonde déprime. Car ils vont devoir faire face à de nouveaux besoins en fonds propres pour se conformer aux nouvelles normes prudentielles de Bâle 3. Les banques d'investissement, en raison de leurs activités de marché et de trading, seront les plus concernées. Les banquiers pensent que ces exigences vont conduire à un nouveau mouvement de consolidation en Europe. Les banques en mal de capitaux propres seront contraintes de céder des pans entiers d'actifs, voire de s'adosser. Une manière aussi de réaliser des économies de coûts dans une industrie en mal de croissance.
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