Un fleuron de l'aluminium démantelé au gré des cessions

Si l'État français peut se réjouir d'avoir repris le contrôle, avec le fonds Apollo, d'une petite partie de l'ex-Pechiney, l'ancien fleuron français de l'aluminium a vu depuis sept ans ses 33.000 salariés et ses dizaines d'usines bien dispersés. Lors de son rachat par le canadien Alcan en 2003, Pechiney possédait des activités dans l'extraction de bauxite et sa transformation en alumine, dans la fabrication d'aluminium proprement dite à partir de l'électrolyse de l'alumine, dans la transformation de l'aluminium en feuilles, tôles... et, enfin, dans l'emballage. Les deux métiers les plus en amont restent aujourd'hui dans le giron de Rio Tinto, qui a repris Alcan en 2007. En France, l'usine de Gardanne (Bouches-du-Rhône), spécialiste de l'alumine, ou celle de fabrication d'aluminium de Dunkerque, dont la construction avait été annoncée par le Premier ministre Michel Rocard lui-même, en novembre 1988, demeurent donc propriété du géant anglo-australien.Rio veut rembourser sa detteTrès vite, en revanche, Rio Tinto annonce qu'il veut céder l'emballage et les produits usinés d'Alcan pour rembourser sa dette de 40 milliards de dollars. Pour l'emballage, qui compte 24 usines en France, la cession se fera en plusieurs fois. L'australien Amcor est intéressé, mais il ne veut pas de la division beauté. En février 2010, il rachète les actifs qu'il convoite pour 1,4 milliard d'euros. En France, 15 sites et 2.800 salariés passent sous sa bannière. L'emballage cosmétique, avec ses 8.200 salariés (dont Cebal ou MT Packaging en France), a été repris en juillet par le fonds américain Sun Capital. Quant aux produits issus de l'aluminium, laminés ou usinés, leur histoire est mouvementée aussi. En 2003, Bruxelles autorise le rachat par Alcan à condition que ce dernier cède son laminoir de Norf en Allemagne, ou celui de Pechiney à Neuf-Brisach. L'antitrust américain, lui, exige qu'il cède le site Pechiney de Ravenswood, en Virgnie, gros fournisseur de tôles pour l'aéronautique et l'automobile. Toutes ces usines seront momentanément gérées par un trust. Mais en 2004, Alcan décide de scinder ses activités de laminage. Elles sont placées dans une nouvelle société, Novelis, qui est mise en Bourse. Novelis hérite du laminoir de Norf, ce qui permet à Alcan de garder Neuf-Brisach. Ravenswood, lui, est séparé en deux : l'automobile chez Novelis, l'aéronautique chez Alcan. En 2007, Novelis sera repris par le groupe indien Hindalco. Quant à Neuf-Brisach et au site aéronautique de Ravenswood, ils font partie des produits usinés repris par Apollo et le FSI. O. E.
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