Theolia mise sur des vents porteurs après de fortes pertes semestrielles

Le soulagement aura été de courte durée. Quelques semaines après avoir bouclé une spectaculaire augmentation de capital de 60,5 millions d'euros, fin juillet, le spécialiste de l'éolien Theolia a - encore - affolé la Bourse, vendredi. Le titre a perdu 10,63 % en publiant une perte nette de 24,2 millions d'euros au premier semestre contre - 14,1 millions sur les six premiers mois de 2009 et - 21 millions sur l'ensemble de 2009. Pour son directeur général, Fady Khallouf, appelé à la rescousse en mai dernier, ces pertes « reflètent les faiblesses et les difficultés passées du groupe et n'intègrent encore aucun bénéfice de la récente restructuration ». Réaffirmant sa « confiance dans la capacité de Theolia à développer un modèle rentable », il se garde bien d'avancer des objectifs chiffrés, encore moins un calendrier.Boulimie d'acquisitionsÀ deux doigts de la faillite l'an dernier, Theolia a vu sa capitalisation boursière fondre de 93 % depuis trois ans. La boulimie d'acquisitions, souvent à prix d'or, de son fondateur Jean-Marie Santander a failli être fatale au groupe, dont l'activité de constructeur et d'exploitant de parcs éoliens requiert de fortes capacités de financement. Après des batailles entre actionnaires provoquant la nomination successive de trois dirigeants en dix-huit mois, la nouvelle équipe affirme depuis le printemps dernier s'atteler à l'assainissement du groupe. Les sévères pertes du premier semestre 2010 ont d'autant plus déçu.« Mais, hors éléments exceptionnels (provisions pour risques clients, pertes de valeur, couverture des taux d'intérêts...), l'excédent brut d'exploitation récurrent ressort positif, autour de 7 millions d'euros », remarque un analyste qui affiche son optimisme, mais préfère rester anonyme : « Theolia devrait devenir bénéficiaire fin 2011 et afficher un résultat net positif en 2012. » Tannegui Bujard, analyste chez Raymond James, estime quant à lui que « le retour à la croissance sera un long chemin ».Co-investissement à l'étude« On manque de visibilité sur les futures mises en service de parcs éoliens du groupe. Tout dépendra de sa capacité à les financer, sachant qu'il n'est pas facile pour une entreprise de cette taille de monter les financements », ajoute-t-il. « Afin d'accélérer notre développement, nous envisageons d'étudier des opportunités de co-investissement dans nos projets », précise Fady Khallouf. « Si Theolia vend des participations dans ses actifs au fur et mesure de sa croissance, le groupe n'est pas près de gagner de l'argent », remarque un autre analyste. En attendant, tous s'accordent sur une priorité : alléger les charges fixes et les coûts de structure. « Il y a encore beaucoup de ménage à faire en interne », résume un observateur.
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