Rentrée en pente douce pour les fonds d'investissement français

Du jamais vu depuis la chute de Lehman Brothers, en septembre 2008. Au troisième trimestre, près de 70 milliards de dollars (50,8 milliards d'euros) d'opérations de LBO ont été conclues dans le monde, contre 51,9 milliards entre mars et juin. Un redémarrage largement alimentée par les fonds nord-américains, auteurs de deux méga-opérations cet été : le Canadian Pension Plan et Onex ont racheté l'équipementier automobile Tomkins pour 5 milliards de dollars et Blackstone a mis la main sur le groupe énergétique Dynegy (4,7 milliards). En France, le début de l'été avait laissé entrevoir la même tendance. Les cessions respectives de Picard et B&B à Lion Capital et Carlyle confirmaient la reprise constatée depuis l'hiver dernier. Toutefois, la rentrée a été moins active qu'attendu. Deux grosses opérations ont avorté : Qualium, la filiale de la Caisse des dépôts, a retiré de la vente Quick, tandis que LBO France faisait de même avec Médi-Partenaires. En cause, des prétentions de prix trop élevées pour le premier et des difficultés à réunir un financement bancaire suffisant pour le second. À l'exception de la cession à venir, comme l'a révélé « Le Figaro », de Compagnie européenne de prévoyance par PAI, seule l'acquisition des chaînes de bijouterie Histoire d'Or et Marc Orian par Bridgepoint anime aujourd'hui le segment des transactions supérieures à 500 millions d'euros. « C'est en effet plus calme qu'avant l'été », confirme Benoît Bassi, associé de Bridgepoint. « Mais le marché devrait redémarrer rapidement et changer de visage. Aujourd'hui, il y a une majorité de LBO secondaires, car beaucoup de fonds doivent céder des participations de leur portefeuille. Un rééquilibrage devrait intervenir dans les mois à venir, avec davantage de rachats d'entreprises familiales ou d'actifs de groupes industriels. » Recours à la detteReste un frein à une reprise franche : les conditions de financement strictes imposées par les banques. « Le marché de la dette doit retrouver son équilibre », pense Benoît Bassi. « Les banques ont trop prêté avant la crise, à un prix faible ; aujourd'hui, elles ne prêtent pas assez, à un prix trop élevé. » Et d'ajouter : « Le recours à la dette ?high yield' [haut rendement, Ndlr] est une solution pour contourner cet écueil. Cette pratique est très répandue aux Etats-Unis. » Et fait déjà des émules en Europe. Les fonds CVC et Lion Capital ont ainsi partiellement financé les rachats respectifs de Sunrise et de Picard en faisant appel au marché obligataire. Mais ces réflexions prévalent surtout sur le marché des grosses opérations. Chez les fonds de plus petite taille, « le contexte est plus favorable », estime Xavier Marin, président de Fondations Capital et candidat à la reprise du Parisien aux côtés du groupe de presse belge Rossel. « Il y a beaucoup d'activité depuis la rentrée sur le segment des entreprises de taille intermédiaire. » En effet, plusieurs rachats, dont ceux de La Foir'Fouille (Qualium), d'IMV Technologies (Pragma) et de Trescal (3i), ont été conclus ces dernières semaines. En attendant les annonces prochaines pour Materne-Mont Blanc et Béaba (lire ci-contre)...Au troisième trimestre, près de 70 milliards de dollars (50,8 milliards d'euros) d'opérations de LBO ont été conclues dans le monde.
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