Pour investir, les PME sonnent à nouveau à la porte de leur banquier

Le risque d'une rechute aux Etats-Unis ou l'appréciation de l'euro vis à vis du dollar, les dirigeants de PME n'en ont cure. Du moins si l'on se fie aux résultats de la 7e édition du baromètre CGPME-KPMG réalisé par l'Ifop. Cette enquête menée à la mi-septembre, dont « La Tribune » s'est procurée les premiers enseignements, a de quoi étonner. « Ce n'est pas la tendance positive qui est surprenante, mais bien l'ampleur des réactions », explique Jacky Lintignat, directeur général de KPMG. De fait, l'indicateur mesurant l'inquiétude des chefs d'entreprise quant à l'impact de la crise sur l'économie française recule de... 16 points à 69 %. « A ce niveau d'inquiétude, ce n'est pas encore le nirvana, mais cela signifie que la confiance revient doucement », analyse Jacky Lintignat. Clairement, les patrons de PME font preuve de pragmatisme au moment d'évaluer la situation de leur entreprise et les perspectives à 3 ou 6 mois. Carnets de commandes plus remplis, chiffres d'affaires mieux orientés, trésorerie assainie et accès au financement moins contraint que par le passé sont autant de facteurs qui alimentent leur confiance.Ce rebond du moral des patrons a une traduction très concrète : les chefs d'entreprise semblent de nouveau disposés à investir. Un phénomène que l'on avait d'ailleurs déjà pu observer lors de la publication par l'Insee des composantes de la croissance au deuxième trimestre. DéveloppementParmi les dirigeants d'entreprise qui déclarent avoir des besoins de financement, ils sont de moins en moins nombreux (29 %) à réclamer des crédits pour leur exploitation. Ils sont en revanche 35 % à vouloir obtenir un financement pour se développer. Les achats d'équipements, de véhicules, ou en informatique, etc... sont désormais plus nombreux que les investissements de remplacement. « Cela témoigne d'une dynamique de nouveau tournée vers le développement de l'activité », pointe Jacky Lintignat. Les progressions des indicateurs relatifs aux souhaits d'obtenir des crédits pour des acquisitions ou des innovation vont d'ailleurs dans le même sens. Cette amélioration du climat général a évidemment une traduction dans les relations entre les entreprises et leurs banquiers. D'une part, les PME sont moins nombreuses à avoir subi des mesures de durcissement de la part de leur banque (- 13 points par rapport à juin 2010). La proportion des entreprises concernées reste néanmoins forte (68 %), particulièrement dans l'industrie (77 %). D'autre part, et cet indicateur est très surveillé par les spécialistes, il apparaît que les entreprises rassérénées par la conjoncture s'autocensurent moins que par le passé dans leur recours aux banques. Elles ne sont plus que 28 % à déclarer limiter leurs demandes de crédits vis-à-vis de leur banquier, alors qu'elles étaient encore 49 % en juin dernier.
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