Les labos cherchent leur place face aux universités

Mardi soir, l'université Paris VI-Pierre et Marie Curie (UPMC) exposait sa stratégie de recherche en présence du CNRS et de l'Inserm face à une centaine de directeurs d'unités de recherche. L'occasion de faire le point sur les relations universités-organismes au moment où la réforme du système de recherche bouleverse les rôles de chacun.Afin de replacer l'université au coeur du dispositif, comme dans les autres pays, les grands organismes de recherche ont été réorganisés en 2009 en instituts, coordonnés au niveau national. Autre réforme, la délégation globale de gestion (DGG), qui consiste à transférer la gestion des unités mixtes de recherche (UMR), qui dépendent parfois de cinq tutelles, à la structure qui les héberge. Soit, dans 80 % des cas, l'université. Ce qui fait craindre aux chercheurs que le CNRS se désengange des laboratoires les moins bons et devienne à terme une simple agence de moyens.une cordiale ententeMardi, les dirigeants présents semblaient s'être donnés le mot pour afficher une cordiale entente. Car la mise en place de la DGG, que l'UPMC a été l'une des premières universités à expérimenter, ne s'est pas faite sans lutte de pouvoirs. « C'est la première fois que l'université se vit en opérateur de recherche au même titre que les organismes de recherche », a estimé Jean-Charles Pomerol, président de l'UPMC, pour qui « c'est possible à partir du moment ou universités et organismes sont placés dans une situation analogue pour les appels à projets et les évaluations ». Pour Alain Fuchs, le PDG du CNRS (1.100 UMR dont 80 % hébergées pas des universités), le « dialogue partagé », nécessaire à l'émergence d'« universités de classe mondiale », a remplacé l'affectation des ressources « sans discussion ».Petit à petit, le dialogue s'installe donc entre universités et organismes pour savoir qui va gérer tel ou tel laboratoire en fonction des priorités. « Il faut être capable de mettre les mêmes moyens aux mêmes endroits au même moment », a insisté André Syrota, le PDG de l'Inserm. Pour Jean Chambaz, le directeur de la recherche de l'UPMC, les universités autonomes sont désormais capables d'« établir des priorités ». D'où la crainte persistante des directeurs de laboratoires de voir les moins biens évalués d'entre eux faire les frais de ces priorités. D'autant plus que les crédits du grand emprunt « arroseront » sans nul doute les mieux notés. C. J.
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