Les émergents captent désormais la moitié des flux de capitaux mondiaux

Longtemps considérés comme exotiques, les marchés émergents sont en train de changer de statut et de stature aux yeux des investisseurs. Alors que ces marchés - dette et actions comprises - attiraient en moyenne un dixième des flux de capitaux il y a encore cinq ou dix ans, ils en captent désormais la moitié. Sur les neuf premiers mois de 2010, les marchés d'actions ont attiré pas moins de 50 milliards de dollars, alors que, dans le même temps, leurs pairs développés étaient désinvestis à hauteur de 80 milliards de dollars, selon EPFR, un fournisseur de données sur ces marchés. Les fonds dédiés à la dette émergente ont également séduit les investisseurs, en captant à fin septembre le montant record de 40 milliards de dollars. « Il y a une vraie prise de conscience de la part des investisseurs », relève Martial Godet responsable de cette classe d'actifs chez BNP Paribas Investment Partners. Même si, pour l'heure, et c'est une parenthèse importante, la grande réallocation des portefeuilles n'a pas encore eu lieu. Le flottant reste en effet le critère déterminant dans la constitution des fonds, et celui des marchés émergents ne représente pour l'heure que 10 % du flottant des Bourses mondiales. Cette sous représentation dans les indices ne devrait cependant pas empêcher la poursuite de ce basculement des capitaux. « Pas de survalorisation »« Les consultants commencent seulement à recommander aux institutionnels un accroissement significatif de leurs investissements, poursuit le gérant. D'ici à 5 ans, pronostique le journal ?Pensions and Investments?, l'exposition des fonds de pension américains pourrait passer de 5 à 7 %. Paradoxalement, ces flux records n'engendreraient pas, selon une majorité de gérants, de création de « bulle » sur ces marchés. « L'année 2010 a permis de redécouvrir des marchés d'Asie du Sud-Est, marchés pour lesquels les valorisations sont certes nettement plus élevées que sur les marchés chinois, estime-t-on chez BNP Paribas IP. Mais, même sur cette région il n'y a pour l'heure pas de survalorisation excessive. » Goldman Sachs souligne également qu'avec des multiples de valorisation de 12,6 fois les bénéfices estimés, ces marchés restent encore en deçà de leur moyenne historique. M. B.
Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.