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Nicolas Sarkozy a fait savoir à Roselyne Bachelot qu'il l'avait trouvée « formidable » lundi soir au « 20 heures » de TF1, lorsqu'elle est venue répondre à la polémique sur les ventes de vaccins contre le virus H1N1. La ministre de la Santé a bien besoin d'un tel réconfort. Car depuis lundi, elle se retrouve seule pour défendre la stratégie suivie depuis l'été par le gouvernement pour lutter contre la pandémie de grippe A. François Fillon, qui, à plusieurs reprises, a justifié les choix gouvernementaux, semble aux abonnés absents. Quant au ministre de l'Intérieur, Brice Hortefeux, officiellement en charge de la coordination de la lutte, il reste bien silencieux.Ce jeudi matin, Roselyne Bachelot va donc faire le point sur la double volte-face du gouvernement de lundi : l'annulation de commandes de 50 millions de doses de vaccins, et le recours aux généralistes pour vacciner dès la semaine prochaine. La ministre de la Santé devrait préciser l'état d'avancement des négociations avec les laboratoires sur les compensations financières qu'ils réclament après l'annulation des commandes.EnquêteElle annoncera également comment elle compte rémunérer les médecins libéraux. Si la vaccination était prise en charge par l'assurance-maladie pour les patients, l'État accorderait aux médecins un forfait d'environ 7 à 10 euros par vaccination. Enfin, Roselyne Bachelot rappellera ce jeudi la nécessité pour les personnes non vaccinées de le faire avant le prochain pic épidémique, annoncé par les experts pour février. Mais après toutes les polémiques sur les vaccins, en particulier entre sommités médicales, le risque est grand de voir les Français ne plus répondre à l'appel. La ministre de la Santé n'en aura pas fini pour autant avec les séances d'explication. Mercredi, Bernard Accoyer, le président de l'Assemblée, a annoncé qu'elle serait auditionnée en commission élargie la semaine prochaine. De son côté, le PS a renouvelé sa demande de mission d'information, alors que plusieurs députés du Nouveau Centre réclament une commission d'enquête. Une initiative à laquelle Bernard Accoyer s'est dit opposé, alors que Jean-François Copé, le patron des députés UMP, n'exclut rien. Au Sénat, c'est la commission des Affaires sociales qui souhaite entendre la ministre et les responsables des laboratoires. Elle attend d'ailleurs les conclusions de l'enquête confiée à la Cour des comptes sur « le bon usage des fonds » destinés à lutter contre l'épidémie.De sanitaire, la polémique prend d'ailleurs une tournure financière. Alors que le déficit de l'assurance-maladie pour 2010 devrait avoisiner 15 milliards d'euros, l'État se voit reprocher d'avoir engagé trop rapidement près de 2 milliards de dépenses (voir graphique ci-dessus) pour une épidémie dont on ne connaissait pas la gravité. Certes, 350 millions devraient être économisés grâce à l'annulation des commandes de vaccins. Mais on ignore le surcoût total lié à la vaccination par les généralistes.
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