Le doute s'installe sur l'ampleur des achats de la Fed

Mises en difficulté par la bonne salve de statistiques américaines de la semaine dernière, close ce vendredi par un rapport sur l'emploi encourageant, les obligations d'État américaines ont enregistré un net recul la semaine dernière. En très légère baisse sur le mois de janvier, les cours des titres d'État américains de maturité supérieure ou égale à un an ont porté en une seule semaine leur repli à plus de 1 %, soit une perte de 10 % en rythme annualisé. À l'image de la séance de ce vendredi, ce sont surtout les parties intermédiaires de la courbe des taux qui ont été les plus attaquées. Evoluant en sens inverse des prix, le taux des titres à 5 ans a en effet augmenté de 10 points de base, à 2,28 %, tandis que le taux à 10 ans a progressé de 9 points, à 3,64 %. Soit des hausses respectives de près de 35 points en une semaine. Montant « modulable »Particulièrement sensible à la politique monétaire, le taux à 2 ans n'a lui remonté que de 4 points, à 0,74 %, et les titres à 30 ans, moins liquides car pour l'essentiel détenus par des investisseurs de long terme comme les fonds de pension, ont vu leur taux remonter de 6 points, à 4,72 %. Si les intervenants sont toujours convaincus que le temps n'est pas encore venu pour la Fed de modifier sa politique monétaire - le patron du géant obligataire Pimco, Bill Gross, a déclaré vendredi que la Fed ne devrait pas relever ses taux avant 12 mois -, ils semblent plus enclins à s'interroger sur l'ampleur du programme d'achats d'obligations d'État décidé le 3 novembre par l'institution. La Fed avait alors annoncé qu'elle achèterait un montant (« modulable » suivant la conjoncture) de 600 milliards de dollars de titres d'ici la fin juin, soit un total de 900 milliards compte tenu du réinvestissement des remboursements de titres hypothécaires lancé à la mi-août. De cette enveloppe, 46 % devaient être acquis sur les maturités allant de 5,5 à 10 ans, contre 6 % pour les extrémités de la courbe.Peu probable, le spectre de la réduction du programme pèse néanmoins particulièrement sur les taux des échéances intermédiaires. Pour l'instant, la Fed est en retard et n'a acheté que 370,7 milliards de dollars de titres, dont 7,2 milliards ce vendredi. Julien Beauvieux
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