Immobilier  : un marché sur le fil du rasoir

Le marché immobilier est sorti de la léthargie dans laquelle la hausse des taux d'intérêt, puis la flambée des prix du pétrole et, enfin, la crise financière l'avaient plongé courant 2008. Le réseau d'agences immobilières Century 21 assure ainsi que les transactions ont repris en volume au point qu'il est probable que l'on atteigne 600.000 opérations dans l'ancien cette année. Laurent Vimont, le président de Century 21, constate, sur l'ensemble de la France, une hausse de 8 % du nombre de transactions au premier trimestre 2010 par rapport au quatrième trimestre 2009 et une quasi-stabilité des prix (+ 0,41 %), à raison de + 1 % pour les appartements et + 0,51 % pour les maisons. De tels chiffres doivent être considérés avec prudence : l'échantillon sur lequel se fonde Century 21 est réduit (13.000 transactions) et les moyennes nationales masquent, par nature, des réalités très diverses. Les tendances relevées n'en sont pas moins intéressantes.« Plusieurs familles de marché se distinguent », diagnostique Laurent Vimont. Le marché de l'Île-de-France lui apparaît ainsi fluide avec une reprise des volumes (11 % par rapport au quatrième trimestre 2009) et une légère augmentation des prix (1 % à 2 %). Sur Paris intra-muros, un marché très atypique, les prix sont, de même source, repartis franchement à la hausse (+ 7 %), avec toutefois une légère baisse des volumes (? 3 %). « Nos agences constatent que les délais de vente se sont raccourcis dans la capitale pour passer de 75 jours à 54. En outre, les CSP+ et les personnes âgées entre 50 et 60 ans sont de retour. Enfin, 30 % des acquisitions sont destinées à des placements », relève Laurent Vimont.Plus fourmis que cigalesà l'inverse, dans les régions où les prix ont augmenté de plus de 5 % au second semestre 2009 (Basse-Normandie, Franche-Comté, Pays de la Loire, Haute-Normandie), au point que les clients acquéreurs ne sont à nouveau plus solvables, l'enseigne constate un repli du marché en volume (? 4 % au premier trimestre) et une nouvelle baisse des prix. De même à Lyon, où les agences Century 21 chiffrent à 11 % la hausse moyenne des prix au premier trimestre, les volumes se replient à nouveau.« Le marché immobilier est sur le fil du rasoir : toute remontée des prix au-delà de 4 % et/ou toute remontée des taux d'intérêt risque d'entraîner un nouveau blocage », prévient Laurent Vimont. « Les Français sont devenus bien plus fourmis que cigales, ajoute-t-il : même si la conjoncture économique est peu porteuse, ils cherchent à acheter lorsqu'ils disposent d'un emploi stable et sont prêts à faire des sacrifices pour mettre un toit sur leur tête. Être propriétaire est aussi un moyen de préparer sa retraite. » La pénurie de logements restant patente, notamment dans les zones tendues, la correction vraiment franche des prix qu'espèrent les acquéreurs risque de se faire longtemps attendre. Sophie Sanchez
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