Des actionnaires de Proximania envisagent des actions en justice

Mettre à jour les responsabilités, les fautes ou les négligences des différentes parties et obtenir réparation. Des actionnaires minoritaires de Proximania envisagent d'engager plusieurs actions devant les juridictions civiles et l'Autorité des marchés financiers à la suite du démantèlement l'an dernier de la société, connue notamment pour sa filiale de télécoms Kertel. « Grâce à plusieurs opérations financières, augmentations de capital ou obligations convertibles, Proximania a levé près de 80 millions d'euros entre 2007 et 2009. Or, aujourd'hui, il ne reste plus rien », s'étonne Frédéric Dadvisard, à l'origine de l'Association de défense des actionnaires de Proximania (Adap) qui dit représenter plus de 15 % du capital.Toujours cotée à la Bourse de Paris, Proximania n'est plus qu'une coquille vide. La société n'a pas pu payer en avril 2009 une partie des charges d'un prêt de 20 millions contracté auprès de Goldman Sachs en 2008 pour financer l'acquisition de PayZone (spécialiste des recharges téléphoniques prépayées). Le fonds britannique Fortelus, qui avait entre temps racheté la créance, a obtenu en septembre 2009 du tribunal de commerce l'exercice de la clause de « pacte commissoire ». Une décision qui lui donne la propriété des trois filiales de Proximania (Kertel, Insert et L.Com).Nombreuses interrogations« Pourquoi Proximania a-t-il choisi de financer PayZone par emprunt alors qu'elle annonçait disposer d'une trésorerie substantielle et pourquoi cet emprunt a-t-il été assorti d'un nantissement sur des actifs d'une valeur disproportionnée au regard du montant du prêt », s'interroge l'Adap, rappelant que, cotée en Bourse, Kertel valait près de 300 millions d'euros en janvier 2009. Mandaté par le tribunal de commerce, un expert déterminera avant la fin octobre la valeur des filiales reprises par Fortelus. Si celle-ci est supérieure aux 20 millions d'euros, la différence reviendrait à Proximania, rappelle la société.« Reportée quatre fois, l'assemblée générale censée approuver les comptes de l'exercice 2008 n'a toujours pas eu lieu », ajoute Frédéric Dadvisard, alors qu'elle aurait dû, selon la loi, se tenir avant le 30 juin 2009. L'Adap a demandé fin mars 2010 au tribunal de commerce de Paris que l'assemblée générale ne soit pas repoussée une nouvelle fois afin que les actionnaires puissent entendre le rapport des commissaires aux comptes. Olivier Pinaud
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