À Houston, le monde de l'offshore tente de relever la tête

L'édition 2010 de l'Offshore Technology Conference (OTC) de Houston, le salon de référence des professionnels de la recherche et de l'exploitation de pétrole en mer, aurait dû se dérouler dans un contexte serein. Après un repli de leur activité en 2009 lié à la crise économique, les industriels du secteur ressentaient depuis le début de l'année un « frémissement de reprise », note Thierry Pilenko, PDG de Technip, le premier groupe parapétrolier français. De plus, Barack Obama avait proposé de relancer l'exploitation du pétrole au large des côtes américaines. Mais la marée noire, qui envahit le Golfe du Mexique depuis le 22 avril, a pesé sur cette grand-messe qui a eu lieu cette semaine. « La position adoptée par Barack Obama en mars était considérée comme une source d'opportunité pour le secteur alors que maintenant, il y a plus d'incertitude », regrette Denis Blampoix, le président de la Chambre de commerce franco-américaine de Houston. Ce qui n'a pas empêché la plus grande manifestation du secteur pétrolier et gazier au monde d'accueillir cette année près de 70.000 visiteurs et 2.500 entreprises, dont 39 françaises.Même s'il a constaté un «stress palpable» lié à la marée noire sur le salon OTC, Thierry Pilenko, « reste optimiste sur le fait que l'industrie va tirer les leçons de cet accident et continuer à développer les ressources offshore ». Il se félicite que les progrès des dernières années, comme le système d'imagerie Wide Azimuth, permettent d'identifier plus facilement les réserves potentielles. Pour Technip (6,5 milliards d'euros de chiffre d'affaires en 2009), l'offshore « représente entre 45 % et 50 % de l'activité selon les années mais entre 75 % et 80 % du résultat net », explique son patron. nouvelles frontièresDirecteur des projets industriels internationaux du fabricant de câbles Nexans, Thierry Logeais relativise lui aussi l'impact de la marée noire sur le secteur. « Les foreurs américains étaient déjà moroses avant, car l'activité dans le Golfe du Mexique était très calme. Pour l'offshore, les grands projets de prospection se situent désormais au Brésil, en Angola, au Nigeria, en Australie, dans le Golfe persique... », remarque-t-il. Pour Mark MacDaniel, directeur des achats du groupe pétrolier américain ConocoPhillips, « il est bien trop tôt pour dire si l'accident va freiner » l'essor de cette industrie. « Mais il est évident que ça va changer la façon dont les exploitants pétroliers, leurs fournisseurs et les agences de régulation vont travailler », prévient-il. Pascal Barthelemy, le directeur général adjoint de l'Institut français du pétrole (IFP), assure, lui, que la croissance du secteur va se poursuivre « car les besoins en pétrole sont l࠻. « L'offshore continuera à progresser mais au-delà des frontières habituelles, notamment en Antarctique et en haute mer », affirme Matthieu de Tugny, vice président de la division marine aux États-Unis du Bureau Veritas, spécialisé dans la certification. Selon lui, « l'accident va probablement augmenter le nombre de référentiels techniques auxquels les exploitants devront se conformer ». Ce qui pourrait alourdir leurs coûts mais faire les affaires des parapétroliers et des certificateurs.Éric Chalmet, envoyé spécial à Housto
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