Berlin pourrait renoncer aux promesses de baisses d'impôts

Angela Merkel n'avait pas vraiment besoin de cette mauvaise nouvelle supplémentaire. Jeudi, le ministre fédéral des Finances, Wolfgang Schäuble, a annoncé que les recettes fiscales de l'Etat allemand d'ici à 2013 allaient être de 39,8 milliards d'euros inférieures à ce qui était jusqu'ici prévu. Cette estimation est le fruit du traditionnel et biannuel comité d'experts qui s'est réuni au cours de la semaine. En 2010, la révision à la baisse des rentrées fiscale sera assez faible (1,2 milliard d'euros de moins qu'attendu), mais la situation des finances publiques se dégarde sensiblement les années suivantes où il manquera plus de 10 milliards d'euros par an. En cause ? Les nouveaux cadeaux fiscaux accordés au début de l'année mais aussi la faiblesse de la reprise économique après la sévère récession de l'an dernier (le PIB s'est contratcté de 5 %). satisfaire BruxellesDu coup, le montant des recettes des administrations allemandes (Etat fédéral, Länder et Communes) ne devrait retrouver son niveau de 2008 qu'en 2013. « Cela décrit l'ampleur de la crise financière », a commenté Wolfgang Schäuble. Ces chiffres décrivent également l'ampleur des économies qui vont devoir être engagées pour satisfaire à la double exigence de Bruxelles et de la constitution. Berlin s'est engagé devant l'Union européenne à ramener son déficit public au sens de Maastricht à 3 % en 2013 contre 5 % cette année. Par ailleurs, l'Etat fédéral a l'obligation constitutionnelle de ne plus dépasser la limite de 0,35 % du PIB pour son déficit à partir de 2016. Du coup, l'Allemagne aura bien du mal à échapper à la rigueur. « Toute les dépenses devront être mises en question », a prévenu Wolfgang Schäuble. Pour lui, il n'y a pas d'alternative, particulièrement en pleine crise de confiance sur l'euro où l'Allemagne doit rester un « îlot de stabilité » et un « modèle ». Voilà qui sonne sans doute aussi le glas des projets de baisses d'impôt de 20 milliards d'euros de la coalition au pouvoir à Berlin. D'autant que les élections régionales de ce dimanche en Rhénanie du Nord Westphalie pourrait faire perdre à la coalition au pouvoir à Berlin une majorité au Bundesrat, la chambre haute du parlement, qui est indispensable en matière fiscale. L'ennui, c'est que les Libéraux du FDP n'entendent pas abandonner cette promesse électorale. La question fiscale pourrait donc bien à nouveau enflammer la coalition allemande.Romaric Godin, à Francfort
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