Brutal creusement des écarts de taux dans la zone euro

qu'apparaissent en une des journaux - pas seulement économiques - des titres sur les déboires du marché obligataire, notamment en Europe, est un baromètre de la gravité de la situation », soulignait ironiquement le « Wall Street Journal » dans son édition de jeudi. Car s'il est un marché qui reste hermétique aux néophytes c'est bien celui des emprunts d'Etat. Et pourtant, la crise de la dette publique dans la zone euro a mis sur le devant de la scène médiatique cet obscur sujet de controverse, surtout depuis que la Banque centrale européenne a annoncé le 10 mai qu'elle allait racheter des titres de dettes souveraines, ce qu'elle s'était jusque-là interdit, contrairement à la Fed américaine ou à la Banque d'Angleterre.Même si la BCE a cassé la spirale infernale de hausse des taux à long terme de la Grèce, où les rendements à dix ans sont revenus d'un pic de 12,5 % début mai à à peine plus de 8 %, les écarts de taux entre les protagonistes de la zone euro ont recommencé à se creuser la semaine dernière. La prime que les investisseurs exigent pour détenir de la dette espagnole, italienne et même française à dix ans plutôt que des obligations d'Etat allemandes s'est fortement tendue vendredi, les investisseurs étant désespérément en quête de valeurs sûres. Le « spread » entre les emprunts d'Etat espagnol et allemand s'est accru de douze points de base pour atteindre 200 points, son plus haut niveau depuis la création de l'euro. L'écart de rendement entre les obligations italienne et allemande a progressé de quatorze points de base à 175 points, au plus haut depuis janvier 2009. Enfin, l'écart de rendement entre les obligations assimilables du Trésor (OAT) françaises, pourtant notées AAA, et les bunds allemands s'est creusé de sept points de base au plus fort de la secousse de la veille du week-end, pour atteindre jusqu'à 48 points, son niveau le plus élevé depuis fin mai 2009. L'écart était retombé à moins de 25 points au cours de la dernière décade de mai. Sur fond d'euro fondant, tombé vendredi à un nouveau point bas de quatre ans face au dollar juste en dessous de 1,20, et de montée de la défiance sur le marché interbancaire, le marché obligataire, qui commençait à s'assagir est lui aussi à nouveau emporté dans la tourmente.Constat désabusé de l'équipe de recherche économique de Natixis : « Malgré le plan de 750 milliards d'euros et la mise en place de mesures de consolidation budgétaire, toutes les dettes européennes, à l'exception de l'allemande, ont été sanctionnées. Les marchés n'y croient plus. »
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