« Nous avons dû revoir nos exigences en matière d'ISR »

vestissement socialement responsableDepuis le 16 juin, un tiers de vos réserves est placé dans deux fonds ISR. Comment avez-vous sélectionné les gérants ?À l'issue d'un appel d'offres, nous avons sélectionné en avril dernier Groupama Asset Management pour gérer le fonds monétaire ANCV Engagement ISR et BNP Paribas Investment Partners pour le fonds obligataire ANCV Performance ISR, représentant chacun une enveloppe de 150 millions d'euros. Ces sociétés de gestion ont été retenues parmi 14 candidates, toutes filiales de grands établissements bancaires ou d'assureurs, essentiellement français, mais aussi européens comme Dexia ou encore Robeco. Nous avons privilégié celles qui avaient une importante équipe spécialisée dans l'ISR et dont l'expertise était particulièrement ancienne. Cependant, il n'y a pas eu de facteur déterminant et, au final, peu d'écart de points séparait les quatre sociétés les mieux notées. Enfin, au-delà de l'activité ISR, nous avons été aussi attentifs à leur performance globale.Quelles difficultés avez-vous rencontrées pour établir votre politique ISR ?Nous avons dû revoir nos exigences en matière de critères extrafinanciers. Les données disponibles à l'heure actuelle pour mesurer le degré d'engagement ISR d'une entreprise ou d'un État ne sont pas assez détaillées pour répondre à nos attentes. Ainsi, nous avons par exemple dû retenir, pour l'aspect social, des critères généraux comme le taux de chômage de longue durée ou l'écart de rémunération hommes-femmes et, au contraire, abandonner le critère « dépenses pour l'emploi des personnes handicapées ». Si nous avions voulu le maintenir, ce qui est mesurable seulement dans un nombre restreint de pays, nous aurions obligé le gérant à limiter son univers d'investissement et, de fait, la performance potentielle du fonds aurait été revue à la baisse. Par ailleurs, pour la dénomination de nos fonds, nous avons dû renoncer à utiliser le mot « solidarit頻, pourtant symbolique de notre engagement. En effet, l'AMF réserve ce terme aux fonds qui aident à financer les sociétés présentes dans l'économie solidaire.Comment comptez-vous effectuer le suivi de vos investissements ?Pour démarrer, nous rencontrons les gérants deux fois par mois afin de vérifier la bonne application de notre politique ISR. À terme, nous les verrons trois fois par an. Mais cela ne représentera qu'une partie du suivi. Nous comptons faire évaluer régulièrement nos fonds par une agence de notation extrafinancière qui devrait être choisie début 2010 via un appel d'offres. En outre, dans le souci d'ancrer au sein de l'ANCV les valeurs portées par ces placements, la gestion ISR sera aussi contrôlée en interne par un groupe de travail composé d'une quinzaine de nos collaborateurs issus de tous les niveaux hiérarchiques, qui a déjà travaillé à la définition de nos critères ISR. Dans deux ans, nous déciderons de renouveler ou non les mandats de gestion et de renforcer éventuellement ce type de placements. nDirecteur général de l'Agence nationale pour les chèques-vacances (ANCV)Philippe K
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