Renault et Peugeot cartonnent en Algérie

En Algérie, Renault et Peugeot ne connaissent pas la crise. Durant les neuf premiers mois de 2012, les deux constructeurs français ont vu leurs ventes augmenter respectivement de 60,6% et 56,6% par rapport à la même période de 2011, ont indiqué lundi les douanes algériennes. Les deux marques totalisent, à elles seules, près du tiers des véhicules importés par l\'Algérie durant cette période, soit 418.665 unités. La marque au losange a vendu 93.034 véhicules pour près de 740 millions d\'euros, contre 57.918 unités et 421 millions d\'euros à la même période en 2011. Renault devrait dépasser cette année la barre symbolique des 100.000 véhicules vendus en Algérie contre 75.000 unités en 2011.La marque au lion, durement touchée par la crise qui frappe le secteur de l\'automobile en Europe, poursuit en Algérie son redressement et occupe désormais la deuxième place sur le marché local. Elle a écoulé 42.668 voitures pour près de 400 millions d\'euros contre 27.255 unités pour 258 millions d\'euros durant les neuf premiers mois de 2011, selon les douanes. En 2011, Peugeot avait vendu plus de 33.000 véhicules en Algérie. En troisième position, on trouve le sud-coréen Hyundai avec 38.937 véhicules pour 254 millions d\'euros, contre 39.949 unités pour 225 millions d\'euros à la même période en 2011, enregistrant ainsi une légère baisse de 2,5%.Plus de 400.000 véhicules importésL\'Algérie a importé 418.665 véhicules durant les neuf premiers mois de 2012 contre 298.816 véhicules à la même période en 2011, soit une hausse de 40,1%, toujours selon les douanes. La facture des importations des véhicules a connu aussi une forte hausse de 37,77%, passant de 2,7 milliards d\'euros durant les neuf premiers mois de 2011 à 3,7 milliards d\'euros à la même période de 2012. En 2011, l\'Algérie avait importé 390.140 véhicules, en hausse de 36,73%, pour une valeur de 3,5 milliards d\'euros par rapport à 2010.En dépit de la suppression du crédit automobile en 2009, les ventes de véhicules en Algérie continuent d\'augmenter, soutenues par les hausses des salaires accordées aux fonctionnaires en 2011, avec des rappels salariaux sur quatre ans, les aides accordées par l\'Etat aux jeunes pour acquérir des véhicules pour créer des micro entreprises et l\'absence d\'un réseau de transport en commun de qualité, ce qui pousse les Algériens à s\'équiper en voitures.Bientôt une usine Renault en AlgérieLe dynamisme du marché algérien plaide pour le projet d\'implantation d\'une usine locale de Renault, en discussion depuis des années. Interrogé sur l\'avancement du dossier, le ministre du Redressement productif, Arnaud Montebourg, en visite dimanche à Alger, a affirmé qu\'il \"avançait très bien\". \"Nous sommes parfaitement confiants sur l\'aboutissement de ces négociations\", a-t-il ajouté sans vouloir entrer dans les détails. Un accord-cadre pour la réalisation d\'une usine Renault en Algérie a été signé le 25 mai après 15 mois de négociations. Il reste encore à mettre sur pied une joint-venture entre le constructeur français et le partenaire algérien pour la production dans un premier temps de 75.000 voitures par an sur un site proche d\'Oran (ouest).Plus généralement, le ministre français a plaidé dimanche à Alger pour un \"pacte de coproduction\" entre les deux pays afin d\'affronter la mondialisation qui les a durement affectés. \"Nous travaillons avec mon collègue à faire surgir une sorte de pacte de co-production où ce que nous pourrions produire en partie en France et en partie en Algérie offre de nombreux avantages qui pourraient être gagnant-gagnant\", a déclaré Arnaud Montebourg en se référant au ministre algérien de l\'Industrie, de la PME et de la Promotion de l\'Investissement, Cherif Rahmani. Arrivé à Alger pour une visite d\'une journée, le ministre du Redressement productif, tout comme son interlocuteur ont insisté lors d\'un point de presse sur les similitudes des deux pays dans la situation économique actuelle en préconisant \"une alliance industrielle\" notamment pour assurer l\'emploi de la jeunesse des deux pays.Une visite de François Hollande prévue en décembreCherif Rahmani a confirmé cette \"démarche similaire, complémentaire, articulée\", notamment en prévision du sommet d\'Alger en décembre à l\'occasion de la visite d\'Etat du président François Hollande. Les deux parties veulent mettre en oeuvre un scénario \"de sortie de crise (...) mais aussi labelliser, pérenniser le partenariat entre la France et l\'Algérie pour le rendre irréversible\", a souligné Cherif Rahmani. Et de son côté Arnaud Montebourg a souligné avec insistance que la coopération doit être établie \"sur un pied d\'égalité\".
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