Professeur d'économie, Toulouse School of Economics.Christian GollierLes objectifs de réduction des émissions de carbone sont réalistes mais les moyens mis en ?uvre pour les atteindre les rendent, à ce jour, peu crédibles. L'humanité est face à un défi gigantesque et force est de constater que la réaction des États n'est toujours pas à la hauteur des enjeux. Le protocole de Kyoto s'est ainsi soldé par un demi-échec. Et, en France, le fait d'avoir retenu un prix de la tonne de carbone relativement faible dans le cadre de la taxe carbone va à l'encontre de ses propres objectifs de long terme. Quant à Copenhague, le sommet manque toujours d'ambition. La question du climat doit trouver une réponse mondiale. Des études ont montré que si seulement la moitié des pays participaient à un accord, le coût global pour l'humanité serait multiplié par quatre par rapport à un effort engagé par tous. Il est donc primordial que tous les pays soient confrontés au même prix du carbone, pour que seules les sources de réduction d'émission les moins coûteuses soient exploitées. La crédibilité des engagements repose donc sur la mise en place d'un système de quotas échangeables international, qui impliquerait tous les grands émetteurs, comme les États-Unis, la Chine ou l'Inde. Pour rallier les pays émergents, il faut leur allouer des permis gratuits de manière à rendre profitable leur adhésion tout en les incitant à réduire leurs émissions. Un marché mondial du carbone, avec un prix unique et suffisamment élevé pour être incitatif devrait être l'objectif principal des négociations sur le climat à Copenhague, mais surtout pour les prochains sommets à venir. La tâche est difficile, car chacun voudra faire faire les sacrifices par d'autres. Elle n'est pas impossible car finalement tous les pays sont d'accord sur les grands principes et certaines opinions publiques sont sensibilisées.

latribune.fr

07 Déc 2009, 1:43

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