Le succès grandissant des « boutiques »

Les boutiques ne s'exposent pas à des conflits d'intérêts en finançant des entreprises ou en investissant sur les marchés. On leur promettait l'enfer, elles découvrent le paradis. Les « boutiques » ou banque d'affaires spécialisée dans le conseil en fusions-acquisitions connaissent une deuxième jeunesse. Ces dernières années, elles peinaient à exister dans un monde dominé par les grandes banques d'investissement et de marchés. Lorsque la crise éclata à l'automne 2008, tout le monde prédisait qu'elles ne survivraient pas à l'assèchement des opérations de fusions-acquisitions. Mais la souplesse de leur structure de coûts leur a permis de faire le dos rond. Et finalement, la crise a joué pour elles. De nombreux banquiers ont quitté les grands établissements pour rejoindre des boutiques existantes ou fonder la leur. Moelis (voir ci-dessus) en est un bon exemple. Benoît d'Angelin, ancien de Lehman Brothers, a créé Ondra Partners. Francois Maisonrouge (ex-Credit Suisse) a, lui, rejoint Evercore (qui conseille actuellement Sanofi dans sa tentative de rachat de Genzyme). Blackstone a également profité des difficultés de grandes banques comme Citigroup pour étoffer ses équipes de conseil. Certes, une partie d'entre eux - une partie seulement - n'avait pas d'autre choix. «Les grandes banques avaient cessé de faire du conseil en fusions-acquisitions. Seules les activités de marché les intéressaient » explique un banquier qui a rejoint une boutique. « Mais les entreprises sont conscientes aujourd'hui de ces dérives et viennent naturellement vers nous, notamment pour des questions de confidentialité ». Les boutiques ne s'exposent pas à des conflits d'intérêts en finançant des entreprises ou en investissant sur les marchés. Le secret et la discrétion restent l'arme absolue de ces banque d'affaires indépendantes qui ne proposent qu'un service de conseil. «Dans une grande banque, lorsque l'on décroche un mandat, il faut en informer le responsable métier, du pays et du secteur concerné ainsi que la direction du siège. Ajoutez à cela les jeunes qui sont associés à l'opération et on arrive facilement à 15 ou 20 personnes. Dans une boutique, cela reste dans un cercle fermé de quelques personnes» explique ce banquier. En dehors du conseils en fusions-acquisitions, des banques comme Rothschild ou Lazard ont utilisé les faiblesses des grands établissements pour développer leurs affaires. N'étant pas prêteuses, elles conseillent pour la restructuration de dettes ou les augmentations de capital. M.Pe.
Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.