Thales intéressé par une entrée dans le capital du missilier MBDA

Initiées par l'État, les discussions pour mettre en oeuvre la consolidation de l'industrie missilière en France vont être très difficiles entre MBDA, le point d'ancrage de cette opération, et Thales. Car le groupe électronique, fournisseur de sous-systèmes d'électronique de missiles et de munitions guidées, a plus à y perdre qu'à y gagner. Ce qui est moins le cas de Sagem, la filiale défense de Safran, plutôt sur la voie d'un désengagement au profit de MBDA sur le programme de la bombe guidée AASM (armement air-sol modulaire).Pour Thales, l'objectif principal est de sécuriser ses positions équipementières - radars de détection et de conduite de tir ainsi que C2 (control commande), le logiciel du missile -, auprès des fabricants de missiles, un métier qu'il exerce également avec notamment le célèbre missile sol-air Crotale. C'est même l'un des coeurs de métier du groupe d'électronique. C'est d'ailleurs pour cela que l'ex-PDG, Denis Ranque, avait déjà renoncé en 2007 à vendre l'activité missilière. Sur le plan commercial, l'électronicien s'était rendu compte que la maîtrise de toute la chaîne des systèmes de défense aérienne, du radar au système de missile, lui permettait de coller au plus près des besoins des armées clientes et surtout de comprendre au mieux leurs attentes.Lors du comité stratégique jeudi et vendredi derniers, le PDG de Thales, Luc Vigneron, a recommandé, entre autre, un désengagement de cette activité. Une des solutions prisée serait une vente rapportant du cash. Toutefois, il semblerait plus intéressé par une entrée dans le capital de MBDA, détenu par BAE Systems (37,5 %), EADS (37,5 %) et l'italien Finmeccanica (25 %), dont les objectifs sont parfois divergeants. Thales privilégierait la vente de son activité systèmes de missile (autour de 700 millions d'euros de chiffre d'affaires) en contrepartie d'une participation dans MBDA. Un schéma maîtrisé puisque Thales l'a déjà fait en prenant 25 % de DCNS (contre la cession de ses activités navales en France et une soulte). Luc Vigneron semble vouloir reprendre à son compte ces modalités avec Nexter en cédant l'ancienne branche Thomson Armement TDA, plus éventuellement une soulte à fixer, contre une participation de l'ordre de 25 % dans le groupe public. Sur ces trois dossiers, Thales a sa feuille de route. M. C.
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