Huron Graffenstaden gagne des marchés en Asie

La crise qui a affecté les secteurs aéronautique et automobile n'a pas empêché Huron Graffenstaden, spécialiste des machines d'usinage et de fraisage en trois et cinq axes, de prendre pied sur de nouveaux marchés depuis 2008. « Nous avons énormément souffert de la récession », reconnaît Bernard Echevard, directeur général de cette entreprise de 140 salariés située à Illkirch-Graffenstaden (Bas-Rhin). « Depuis l'installation de deux machines sur la chaîne d'assemblage de l'A380, nous ne vendons quasiment plus rien en Europe. Heureusement, nous nous étions reconcentrés sur l'export depuis dix ans. Les efforts ont fini par payer. De nouveaux débouchés ont été trouvés chez des sous-traitants chinois de Boeing et dans l'automobile en Ukraine, en République tchèque et en Russie. »Fournisseur en direct de sa clientèle aéronautique (Safran, EADS) et automobile (PSA, BMW, Mercedes), Huron Graffenstaden réalisera en 2010 un chiffre d'affaires de 45 millions d'euros, quasiment stable sur cet exercice, mais avec une part à l'export de plus de 70 %. En 2009 déjà, la contribution de l'international à son activité avait progressé de 75 %.ComplémentaritésLes machines-outils sont conçues et assemblées en Alsace à partir d'éléments sous-traités en Inde, la patrie d'origine du groupe Jyoti, son propriétaire à 100 % depuis 2007. Cette PME implantée à Rajkot, au nord-ouest du pays, présente une taille comparable à Huron Graffenstaden. Elle se positionne sur des technologies complémentaires dans le tournage des pièces industrielles, et entraîne sa filiale française dans sa croissance sur de nouveaux marchés. « Face à nos concurrents allemands, la seule manière de tenir est de proposer une technologie très pointue dans l'usinage à haute vitesse de surfaces complexes, explique Bernard Echevard. L'alliance indienne opérée il y a trois ans était intéressante, car elle a permis une intégration verticale de nos gammes de machines. »L'ouverture internationale n'est pas nouvelle pour cette entreprise alsacienne, implantée autrefois en région parisienne et inventeur en 1904 de la première machine-outil en cinq axes. En 1986, elle avait fait l'acquisition de Graffenstaden, son concurrent alsacien bien placé à l'export, et déplacé son usine en banlieue de Strasbourg. L'actionnaire indien est arrivé à la faveur d'une cession patrimoniale, dans une entreprise jugée saine. « Nous sommes pratiquement le dernier fabricant français de machines-outils », observe Bernard Echevard, qui promet pour 2011 un redémarrage des embauches sur le site d'Illkirch.
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