Moody's dégrade de deux crans la note de la Hongrie

Dans la tourmente depuis plusieurs semaines, en raison de son plan de réforme des fonds de pension privés et des problèmes financiers qu'il sous-tend, la Hongrie n'a pas tardé à voir se concrétiser les menaces des agences de notation dont elle a fait l'objet. Moody's a tiré la première. Invoquant les « inquiétudes croissantes sur la situation budgétaire à moyen et long terme du pays », l'agence a indiqué qu'elle abaissait de deux crans la note de la dette souveraine du pays (Baa3 contre Baa1), ce qui la porte à un doigt de la catégorie spéculative, tout en se réservant le droit d'aller plus loin. Ce geste est avant tout « motivé par la perte graduelle mais significative de la solidité financière du pays, alors que la stratégie du gouvernement repose essentiellement sur des mesures temporaires plutôt que sur des mesures de consolidation budgétaire durable », a expliqué Dietmar Hornung, l'un des vice-présidents de Moody's et analyste en chef pour la Hongrie. Les autres agences n'ont pas encore agi. Mais Fitch a évoqué le mois dernier, la possibilité de passer à l'acte. Quant à S&P, elle a, dès le mois de juillet, placé le pays sous surveillance avec « perspective négative ». Côté investisseurs, ces annonces n'ont guère surpris, même si elles ont tout de même accentué la désertion sur les marchés locaux. Déjà catalogué comme étant la monnaie émergente la moins performante de l'année, le forint a accentué son déclin. Depuis le mois de janvier, il cède 3,7 % face à l'euro et 11 % face au Billet vert. L'indice BUX des valeurs boursières s'est allégé de 1,20 %, réduisant son avance annuelle à 0,18 %. « La perspective sur la situation reste ?négative?, insiste l'expert de Moody's, mais « elle pourrait redevenir « stable » et la note relevée « si le pays se lançait sur le chemin d'une consolidation budgétaire durable ». Les paris sont donc ouverts. Et la balle dans le camp du gouvernement Orban. « Le gouvernement va probablement réussir à ramener le déficit budgétaire à 2,94 % du PIB, contre 3,8 % prévu initialement », estime Kieran Curtis, chez Aviva. Pour d'autres, comme Royal Bank of Scotland, la Hongrie est au contraire, « clairement exposée au risque d'être reléguée en dehors de la catégorie investissement ». M. B.
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