bâtiment

La finance est le carburant de l'immobilier. Faute d'essence dans le moteur, l'immobilier d'entreprise (bureaux, commerces, entrepôts) a pour ainsi dire tourné à vide en 2009. « Seuls 7,8 milliards d'euros ont été investis sur l'Hexagone, dont 5,4 milliards sur l'Île-de-France et 2,4 milliards en province, contre 13 milliards en 2008. Le marché de l'investissement est revenu dix ans en arrière », note le président de Cushman & Wakefield France, Olivier Gérard. Les fonds opportunistes en quête de plus-values rapides ont disparu, laissant les sociétés foncières et compagnies d'assurances sans concurrence mais sur un marché bien difficile à lire, vu le faible nombre de transactions. Pour autant, Cushman & Wakefield n'a pas constaté de ventes forcées par des opérateurs aux abois.reprise techniqueSi le second semestre a été mieux orienté, il s'agit pour partie d'une reprise technique. Le directeur études et recherche chez Jones Lang LaSalle France Jean-Luc Blanpain s'attend « à un marché de l'investissement toujours convalescent en 2010, les banques n'étant pas prêtes à rouvrir les vannes du crédit ». Les rendements immobiliers surpassent certes les emprunts d'État et les prix des transactions des bureaux parisiens les plus cotés ont baissé de près de 30 % entre 2007 et 2009, selon BNP Paribas Real Estate. Mais la difficulté à lever de la dette et les incertitudes sur le marché locatif freineront les investisseurs.La demande placée auprès des entreprises utilisatrices de locaux a en effet chuté de 25 % en 2009 à 1,8 million de mètres carrés selon Immostat (BNP Paribas Real Estate, CBRE, DTZ et Jones Lang LaSalle). Face à la crise, les entreprises ont été nombreuses à renégocier leurs baux ou à opter pour des surfaces plus petites et moins chères. Le loyer des immeubles parisiens les plus prisés et les mieux situés a baissé de 10 % en un an à 700 euros/m2/an. Point inquiétant, le taux de vacance atteint, selon Cushman & Wakefield, 8 % sur l'Hexagone, niveau le plus élevé depuis 1997, et l'offre de bureaux disponibles 4,12 millions de mètres carrés. « La vacance concerne d'abord les locaux de mauvaise qualit頻, assure Jean-Luc Blanpain.Mais le point bas ne semble pas avoir été atteint sur le marché locatif. « Le taux de vacance va encore croître pour avoisiner 8 % à 9 %, les loyers de nouveau baisser, et le nombre de mètres carrés placés en 2010 devrait stagner », prévient le directeur des études chez BNP Paribas Real Estate, Richard Malle. « La situation est toutefois bien moins dégradée qu'à Londres où les loyers ?prime? ont chuté de 35 % sur un an à fin septembre 2009 et où le taux de vacance atteignait alors 9,7 %. »
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