La macro n'a pas fini de peser sur les indices

Une certitude domine désormais sur le marché : la tourmente n'est pas terminée. Pis ! Le plus dur est peut-être devant nous. « Lorsque nous faisions des projections à douze mois à l'automne dernier, nous savions que nous allions traverser en ce début d'année une période de forte volatilité. Cela devrait durer jusqu'en avril et s'explique par un manque de clarté de l'environnement actuel », explique Virginie Maisonneuve, responsable actions globales et internationales chez Schroders. Le scénario que l'on découvre depuis le 1er janvier déjoue à nouveau les pronostics qui pariaient en décembre sur un début d'année en fanfare. La communauté financière vient ainsi d'apprendre à ses dépens que s'il était traditionnellement difficile de parier sur l'avenir, l'exercice se révèle encore plus délicat dans les périodes de tempête. Virginie Maisonneuve souligne notamment que les questions qui prévalaient en fin d'année restent toujours en suspens : « Qu'en sera-t-il de la régulation du système bancaire et combien de temps les politiques accommodantes vont-elles encore durer ? » Dans ces conditions, tant que les marchés n'auront pas soldé les risques macroéconomiques liés aux déficits publics, la baisse pourrait se prolonger. C'est l'avis de David Kalfon, directeur général d'EFG AM France qui estime que, si d'importants supports techniques ont déjà été enfoncés, « cela n'est pas encore terminé. Nous pourrions à moyen terme toucher des seuils techniques importants comme les 3.450 points sur le CAC 40 ».Quoi qu'il en soit, la forte baisse qui anime les indices depuis le début de l'année met clairement en évidence que les problématiques macroéconomiques ont relégué au second plan celles liées aux entreprises. Pour preuve, alors que 80 % des entreprises américaines ont publié des résultats au-dessus du consensus, les indices sont restés de marbre. Mais les experts s'accordent à dire que malgré les incertitudes actuelles, les marchés devraient à moyen terme revenir sur leurs fondamentaux traditionnels. « Notre scénario s'appuie sur un retour à la normale avec des marchés conduits par les bénéfices des entreprises. Et sur ce point, les craintes qui pèsent aujourd'hui sur la dette des pays ne remettent pas en cause les prévisions de hausse de 20 % à 25 % des profits pour les entreprises cette année », relève ainsi Romain Boscher, directeur des gestions chez Groupama AM. Et ce dernier d'ajouter que « la tendance actuelle ne remet pas en question notre scénario initial qui prévoit un CAC 40 à 4.200 points à la fin de l'année. Au contraire, le recul nous conforte dans l'idée que les marchés sont en train de reconstituer un potentiel de hausse pour le restant de l'année ». Cela pourrait même donner lieu à un rebond plus sain que celui de l'an dernier où le seul attrait des actions était dans leur faible valorisation.Gaël Vaut
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