Les États ne meurent jamais vraiment

Le pire n'est jamais certain. Mais un défaut de la Grèce ne peut plus être écarté. C'est en tout cas le pari que font les marchés financiers, qui, se détournant de la dette souveraine grecque, ont propulsé les taux d'intérêt vers des sommets. Un défaut de la Grèce ne signifierait évidemment pas la fin de l'histoire. Athènes ne serait pas la première capitale confrontée à ce choix.Après la révolution de 1789, la France a réglé un problème de dette insoutenable depuis le milieu du XVIIe, en émettant ses fameux assignats dont la valeur fut réduite à néant par l'inflation. Dans les années 1870, l'Égypte et l'Empire ottoman ont également fait défaut, suivis, vingt ans plus tard, par l'Argentine. En 1918, le défaut sur les emprunts russes va ruiner des familles entières.accélération des crisesDans les années 1980, la crise de la dette en Amérique latine secoue le système bancaire international. Mais il a fallu que les banques américaines frôlent la crise systémique pour que le Trésor américain intervienne et mette en place le fameux plan Brady. Les États se financent désormais en grande partie sur les marchés financiers, avec pour corollaire une accélération des crises. Le dernier défaut important est évidemment celui de l'Argentine en 2001. L'économie du pays a pu se remettre sur pieds grâce à l'abandon de son fameux « currency board » (un peso argentin valait un dollar américain). Mais Buenos Aires n'a toujours pas fini de renégocier les termes de son défaut. Contrairement à l'Argentine ou à la France du XVIIIe, la Grèce, qui a abandonné sa souveraineté monétaire à la Banque centrale européenne (BCE), ne peut recourir ni à une dévaluation ni à la planche à billets pour régler son problème d'endettement. Un plan de sauvetage en bonne et due forme semble la seule issue. X. H.
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