Les syndicats tentent de renouer avec l'action commune

Force ouvrière a choisi de décliner l'invitation. Et la CFTC d'envoyer un simple observateur. Malgré ces défections, les six organisations (CGT, CFDT, CFE-CGC, Unsa, Solidaires et la FSU), qui se réuniront ce lundi en fin d'après-midi au siège de la CGT à Montreuil, ont bon espoir de relancer une intersyndicale mise en sommeil depuis septembre. Après être parvenue, en janvier et mars 2009, à drainer dans les rues des centaines de milliers de manifestants, l'unité s'était enlisée, avant l'été, brisée par des divergences sur les actions à mener.En ce début 2010, plusieurs facteurs se conjuguent pour pousser les syndicats ? CGT en tête ? à reprendre leurs travaux communs. Comme il y a un an, à la veille du sommet social du 18 février 2009, une majorité d'organisations de salariés souhaitaient se concerter en prévision de la réunion d'agenda social prévue le 15 février à l'Élysée. Par ailleurs, la prochaine réforme des retraites et le mécontentement croissant dans le secteur public poussent aussi à la relance des actions.Seule difficulté, la très grande méfiance qui règne entre syndicats, chacun soupçonnant l'autre de renouer avec l'intersyndicale dans son intérêt propre plutôt que pour un bénéfice commun. En annonçant, le 27 janvier, qu'il serait bon d'organiser une mobilisation dès le début du mois de mars, Bernard Thibault a donné des gages à sa base qui souhaite une CGT plus revendicative, mais a attisé la défiance chez ses homologues syndicaux. « Je trouve dommageable que la CGT pose sur la table un diktat. Avant de mobiliser, mettons-nous d'accord sur les objectifs de cette mobilisation », souligne Marcel Grignard, pour la CFDT. « L'intersyndicale a été créée pour répondre au problème de la crise. Nous ne sommes pas d'accord avec une union-confusion qui multiplie les sujets », renchérit Gabrielle Simon, de la CFTC, qui a choisi de rester en marge de l'intersyndicale.socle minimumCe lundi, les six organisations présentes devraient donc en rester à un socle minimum. Qui passerait, notamment, par l'élaboration d'un cahier de doléances commun en prévision de la rencontre avec le chef de l'État le 15 février. « Nous allons essayer d'adopter une position commune sur l'agenda social, avec, peut-être, une phrase sur les retraites. Au moins sur les modalités du débat ou sur le maintien de l'âge de départ à 60 ans puisque tout le monde a l'air d'accord », insiste Jean Grosset, de l'Unsa. Les revendications communes de 2009 ? sur les mesures à prendre en faveur de l'emploi, la question des salaires ou la défense du service public ? devraient largement inspirer ce cahier de doléances.En revanche, sauf cavalier seul de la CGT, Solidaires et de la FSU, l'appel à une grande manifestation interprofessionnelle devrait être renvoyé à une réunion ultérieure. Le gouvernement s'y prépare et s'attend à des défilés au printemps lors du lancement officiel de la réforme des retraites. Pour l'instant, sans grande inquiétude. Mais d'ici là, les résultats de la majorité aux élections régionales de mars et l'évolution du climat social dans la fonction publique pourraient changer la donne...
Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.