Retraites  : la concertation sera menée au printemps, pour une loi en juillet

Tout est question de communication. Comment mener la réforme des retraites sans mettre la moitié de la France dans la rue ? Tel est le souci premier du gouvernement en ce début d'année. Nicolas Sarkozy devrait dévoiler, lundi prochain, le calendrier et les modalités de la consultation pour la réforme des retraites. D'ores et déjà, les pistes circulent. De source gouvernementale, le schéma suivant serait établi : une concertation bouclée au printemps et un projet de loi examiné au Parlement en juillet.La grande crainte du gouvernement est que le dossier des retraites traîne, et nourrisse la rentrée de septembre en grandes manifestations. Pour éviter ce scénario, l'idée est donc de concentrer la concertation au printemps : si manifestations il y a, la tension sociale aura le temps de retomber avec l'été. Le gouvernement entend justifier ce calendrier en expliquant que l'agenda du Parlement est traditionnellement surchargé à l'automne, entre le vote du budget et celui de la Sécu. Et que, dans ces conditions, la réforme risquerait de ne pas être votée avant la fin 2010. À l'inverse, dans le schéma gouvernemental, le Parlement serait réuni en session extraordinaire en juillet, et la réforme pourrait donc être débattue et votée dans les temps.un quitusReste à conduire la concertation. Faut-il la boucler avant ou après le congrès de la CFDT, qui se tiendra du 7 au 11 juin à Tours ? Et comment la mener ? Le gouvernement insiste sur le fait qu'il ne s'agit pas d'une « négociation ». En clair, lui seul prendra les décisions. Mais il doit aussi chercher à obtenir un quitus d'une partie des partenaires sociaux... à condition que ceux-ci consentent à sortir du bois. Selon une source gouvernementale, l'idée serait d'organiser au printemps une sorte de « grand-messe » réunissant tous les syndicats et partis politiques, afin de faire en sorte que chacun prenne position.Sur le fond du dossier, les orientations du gouvernement se précisent aussi. Le ministre du Travail, Xavier Darcos, a déclaré qu'il faudrait « sans doute toucher au curseur » de l'âge légal de la retraite. À la suite du Premier ministre, il a aussi relancé l'idée d'augmenter les cotisations retraites. Une hypothèse possible grâce, en contrepartie, à la réduction des cotisations allant à l'assurance chômage (Unedic). Mais cela suppose que le nombre de chômeurs diminue. La réforme Fillon de 2003 prévoyait déjà ce scénario... Selon le gouvernement, le besoin de financement des retraites est de 100 milliards d'euros en 2050. Stéphanie Tisserond
Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.